Marché du travail : les gisements d’emplois à explorer en 2021
Le gouvernement projette la création de 500 000 emplois cette année. Les opportunités les plus élevées dans le secteur secondaire, notamment dans les industries agroalimentaires, le bâtiment et les travaux publics.
500 000 emplois décents créés. C’est l’objectif que le gouvernement voudrait atteindre en 2021 en matière d’emploi et de formation professionnelle. Pour ce faire, les analystes suggèrent qu’un accent soit mis sur le développement du capital humain et du numérique, la promotion de la production locale et du patriotisme économique, et enfin l’accélération du processus de transformation structurelle à travers l’industrialisation.
L’on pense ainsi qu’une amélioration de la production primaire pourrait soutenir une industrialisation axée sur l’agro-alimentaire. Dans ce cadre, les pouvoirs publics envisagent la poursuite des activités relatives à la mécanisation agricole et la promotion de l’emploi coopératif à travers la création des interprofessions agricoles.
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Selon les analystes de l’Observatoire national de l’emploi et de la formation professionnelle (Onefop), les insertions professionnelles seraient plus élevées au niveau du secteur secondaire, avec un taux de croissance annuel estimé à 20%. Les opportunités d’emplois seront observées dans les industries agro-alimentaires avec la bonne tenue des industries brassicoles avec l’entrée en activité de nouveaux opérateurs ; les BTP, en raison de la poursuite des grands travaux routiers, la construction des barrages, la construction des logements sociaux et des infrastructures sportives ; les travaux d’entretien et de rénovation des infrastructures de production d’énergie ; un accent particulier sera mis sur le développement des infrastructures hôtelières, à travers la poursuite des travaux de construction, de réhabilitation ou d’extension des hôtels, dans les différents sites de la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN) en 2022.
Au niveau du secteur tertiaire, les insertions professionnelles vont s’accentuer dans la transformation digitale de l’économie avec la densification du réseau et des infrastructures de télécommunications ; le commerce général ainsi que dans les branches des biens et services.
330 000 emplois en 2020
La Note de conjoncture sur l’emploi au Cameroun en 2020, publiée par l’Onefop en février 2021, renseigne que l’économie moderne a généré plus de 330 000 emplois l’année dernière. Ces emplois ont été principalement créés par les projets et programmes du budget d’investissement public (BIP), soit 187 393 emplois (56,6%), les entreprises, pour 75 654 emplois (22,9%), le service public d’emploi, avec 16 714 emplois (5,1%), les projets et programmes d’insertion pour 15 353 emplois (4,6%), les coopératives, avec 11 574 emplois (3,5%), les collectivités territoriales décentralisées, pour 11 244 emplois (3,4%), l’administration publique, avec 10 526 emplois (3,2%) et les ONG, pour 2445 emplois (0,7%).
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Au niveau des entreprises spécifiquement, les emplois créés se sont concentrés plus dans les branches agriculture, élevage, pêche, sylviculture et exploitation forestière soit 29% des offres, ensuite dans les branches commerce de gros et de détail, restaurants et hôtels (26,4%) puis transport, entrepôt, communication et activités connexes (22,5%).
Par ailleurs, on assiste progressivement à une régionalisation des emplois dans le secteur moderne de l’économie. Ainsi, les régions du Centre, du Sud-Ouest et du Littoral concentrent plus de 50% de création d’emploi en 2020. La région du Centre assure le lead avec 33,2% d’emplois créés, suivie du Sud-Ouest (17%) et du Littoral (14,1%). Ce trio est suivi par la région du Nord (10,4%), l’Extrême-Nord (6,9%), l’Ouest (5,7%). Les régions de l’Adamaoua et du Sud représentent chacune 3,8% des emplois créés, un peu plus que l’Est (2,9%). Avec seulement 2,1% d’emplois créés, la région du Nord-ouest n’aura pas connu une forte création d’emploi en 2020 qui peut se justifier par la crise sécuritaire très accentuée dans cette région.
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