Marché des titres publics : les Etats adoptent une stratégie visant à minimiser le coût des emprunts
C’est ce qui ressort du conseil de surveillance de la cellule de règlementation et de conservation des titres (Crct) dont les travaux se sont déroulés le 29 mars dernier.
Le Conseil de surveillance de la cellule de règlementation et de conservation des titres (Crct) a consacré ses travaux du 29 mars 2023 aux « différentes techniques d’émissions en vue de la rationalisation des interventions des Etats sur le marché. Un accent particulier a été mis sur la préparation, le déroulement et le règlement/livraison d’une émission des valeurs du trésor par syndication domestique et la stratégie pour la minimisation des couts des ressources levées par les Etats de la Cemac », a indiqué le conseil de surveillance de la cellule de règlementation et de conservation des titres. Même s’il ne donne pas les contours de cet instrument, il n’en demeure pas moins qu’il va permettre aux Etats de mobiliser les ressources dont ils ont besoin pour financier leur déficit budgétaire.
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En effet, depuis le depuis de l’année, le taux d’intérêt pratiqués sur les marchés des titres publics sont particulièrement élevés. Les investisseurs semblent être à la recherche d’une rentabilité beaucoup importante et deviennent de fait plus exigeants sur les taux d’intérêt servis. « Les gens vont aller vers ceux qui offrent des rémunérations plus alléchantes », indiquait Abbas Mahamat Tolli le gouverneur de la Beac dans une interview accordée aux confrères de « Cameroon Business Today ». « Avec les taux qui augmentent, il faut s’attendre aussi de façon logique à un renchérissement des titres publics pour les Trésors publics», poursuit le gouverneur de la Beac.
A titre illustratif, pour sa première émission d’obligations du Trésor assimilables (OTA) du 2e trimestre 2023, le Cameroun pour lever 25 milliards sur le marché des titres publics a fixé à 6,25% le taux d’intérêt de ladite opération qui se tiendra le 24 avril prochain. Sur une opération identique en novembre 2022 de 20 milliards, le pays proposait 6% d’intérêts aux souscripteurs. Soit une progression de 25 points de base.
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Le Cameroun n’est pas un cas à part, car, tous les pays de l’espace Cemac sont contraints à cette difficulté. Ce qui avait provoqué une sortie musclée du Directeur général du Trésor au ministère des Finances, Moh Sylvester au cours d’un échange avec les investisseurs tenus à Douala au mois de février. « Nous essayons d’expliquer aux SVT qu’ils ont le devoir d’accompagner notre État sur le marché des titres publics. Il n’est pas question que vous laissiez les titres de l’État du Cameroun pour aller chercher des titres avec des taux d’intérêt plus élevés dans d’autres pays alors que vous bénéficiez d’un environnement économique favorable sur place », martelait-il.
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