Marché des capitaux : face aux conditions du marché, le Cameroun envisage de diversifier ses instruments de financement
Le Trésor public camerounais entend miser sur de nouveaux outils financiers pour mobiliser davantage de ressources afin de régler les dépenses de l’Etat.
Malgré une signature crédible sur les marchés domestiques des capitaux, le Cameroun essuie, depuis le début de l’année courante, des échecs répétés sur ses émissions de titres publics. La raison ? Les investisseurs sollicitent des rendements plus élevés consécutivement au durcissement de la politique monétaire par la Banque centrale. Le pays s’étant pourtant gargarisé d’être « le seul au sud du Sahara qui s’endette encore à des taux d’intérêt de moins de 3 % pour les titres de courte maturité et de moins de 7 % pour les maturités longues » affirmait au mois de juin 2021, Sylvester Moh Tangongho, Directeur général du trésor et de la coopération Financière monétaire (Dgtcfm) au ministère des finances (Minfi).
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Sauf qu’au regard du comportement régressif du marché par un faible taux de participation des SVT, le Cameroun peine à lever des fonds. Pour contourner cette contrainte, le Trésor public explore actuellement de nouveaux instruments financiers pour la mobilisation des ressources afin de pallier les besoins ponctuels de trésorerie et financiers certains projets d’investissement inscrit dans la loi de finances 2023.
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S’exprimant sur la question, dans le bulletin du Trésor camerounais de la Direction générale du Trésor, de la coopération financière et monétaire (Dgtcfm) au ministère des Finances, Samuel Tela de la Direction de la Trésorerie a annoncé une liste de mesures qui devront être mises en œuvre pour la mobilisation des ressources. « Pour l’année 2023, il sera question d’effectuer une mobilisation accrue des ressources (…), pour atteindre ces objectifs, la direction de la trésorerie entend : développer de nouveaux instruments financiers (cession de créances, offres non concurrentielles, rachat des titres publics, Sukuk…) ». La direction de la trésorerie compte aussi créer de nouvelles niches de collectes avec les administrations d’assiettes afin de pallier à ces contraintes, a appris EcoMatin de bonnes sources.
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Ces nouveaux outils devront sans aucun doute faciliter la mobilisation des fonds. Mais avant la mise en œuvre de ses mesures, le pays a décidé de revoir à la hausse les taux d’intérêt servis aux souscripteurs. En effet, le pays a procédé le 05 juin 2023, à une levée de 20 milliards de FCFA auprès des investisseurs de la Cemac. Le taux d’intérêt assorti à cette opération de 7 ans de maturité est de 6,75%. Le Trésor public camerounais a ainsi relevé de 50 points de base son taux d’intérêt pourtant en avril dernier, le pays proposait aux investisseurs 6,25% sur une OTA de 25 milliards de F, d’une maturité de 6 ans.