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Marché des capitaux : comment le Cameroun compte mobiliser des financements en 2022  

Entre diversification des instruments financiers, allongement des maturités… le Cameroun espère mobiliser au moins 350 milliards par émission de titres publics cette année.

Comme depuis une dizaine d’années, l’Etat du Cameroun compte se tourner, en 2022, vers le marché des capitaux pour financer son déficit de trésorerie. La loi de finances autorise le gouvernement à y mobiliser jusqu’à 350 milliards de FCFA à travers l’émission des titres publics. C’est à cet effet que le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze s’est rendu à Douala, le 17 février dernier pour présenter aux investisseurs nationaux et étrangers, le programme d’émission des titres publics. Depuis le gel du financement direct des Etats par la Beac, le marché des titres publics a pris une dimension importante dans la Cemac. Il permet en effet de lever des ressources additionnelles indispensables pour le financement des dépenses d’investissement de l’Etat. Ces ressources permettent d’une part d’atténuer les tensions temporaires de trésorerie et d’autres part le financement de nombreux projets d’investissements. En 10 ans, le Trésor public du Cameroun a mobilisé 5012 milliards sur le marché des titres publics dont 3490 milliards sur le marché Monétaire de la beac, 795 milliards sur le marché financier national et 810 milliards sur le marché financier international.

Diversification des instruments financiers

Pour assurer une mobilisation efficiente de ses besoins de financement, le Cameroun devrait intervenir aussi bien sur le marché monétaire de la banque centrale que sur le marché financier sous régional. Sur le premier, la priorité sera comme depuis deux ans accordée aux titres de longue maturité. En effet, depuis la survenue de la pandémie du coronavirus, le pays a procédé à une reconfiguration de la structure de ses instruments financiers en privilégiant les ressources plus stables sur la durée. « Nous allons progressivement rallonger les maturités afin d’être sur tous les segments de la courbe des taux avec des obligations de 2 ans, 3 ans, 5 ans, 7 ans et 10 ans. Ces émissions seront étalées sur le long de l’année avec une forte concentration au premier semestre » a relevé Louis Paul Motaze.

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Par ailleurs, le pays entend faire son retour sur le marché financier après 3 ans d’absence en effectuant le 6e appel publique à l’épargne de son histoire dans la sous-région. Le montant n’a pas été dévoilé mais le gouvernement prépare déjà ses armes. « J’ai récemment dépêché une mission auprès de la Bvmac, de la Cosumaf, de la Cobac et de certaines sociétés de bourse ; ces rencontres nous ont permis de comprendre que le marché était porteur et que certains éléments de coûts sont maîtrisables. Ces discussions vont se poursuivre afin d’identifier la bonne fenêtre pour l’émission d’un emprunt obligataire pour l’Etat du Cameroun dont les caractéristiques restent à définir » a précisé le membre du gouvernement.

Signature crédible

« Le succès de la dernière émission de l’eurobond de l’Etat du Cameroun sur les marchés financiers internationaux avec un taux de couverture de plus de 250% et un taux d’intérêt de moins de 6%, confirme la solidité de nos finances publiques et la résilience de notre économie ». Au cours de la rencontre, l’argentier national n’a pas manqué d’arguments pour tenter de convaincre les investisseurs sur la qualité de la signature du Cameroun. La preuve, depuis 10 ans d’intervention, le pays n’a enregistré aucun défaut de paiement. En effet, pour chaque emprunt, la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac) ouvre dans ses livres un compte d’amortissement. Chaque 15 du mois, période de pic de recettes fiscales, elle prélève un montant du compte unique du Trésor qu’elle reverse dans le compte d’amortissement. A chaque échéance de remboursement, elle débite le compte d’amortissement pour créditer le ou les comptes des investisseurs ayant souscrits à cet emprunt. Le trésor public a ainsi au cours de cette décade remboursé un montant de 3 349 milliards dont 2294milliards sur le marché monétaire de la Beac, 695 milliards sur le marché financier local et 360 milliards sur le marché international.

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Si jusqu’ici le pays avait eu les meilleurs taux de souscriptions sur ses titres, il est à relever un essoufflement latent depuis le début de l’année courante, où des émissions sont clôturés avec moins de 50% de souscription. La raison ? Le rapatriement imminent dans le compte unique du trésor des dépôts des administrations dans les banques commerciales. « Je puis vous rassurer que ce rapatriement se fera de manière progressive sans ébranler le système financier. Nous travaillons avec la banque centrale sur l’architecture du CUT et ses outils de gestion » s’est voulu rassurant le Minfi.

Pondération nulle

La pondération des titres de dettes publiques dans les pays de la Cemac, est tributaire du respect par l’Etat émetteur des 4 critères de convergence communautaires. Depuis le 6 juin 2018, le Cameroun ne respecte pas deux critères de convergence sur quatre, à savoir le critère du solde budgétaire de base (pondération de 20%) ; et le critère de l’accumulation des arriérés (pondération de 65%). En conséquence, le taux de pondération applicable sur les engagements des banques à l’Etat du Cameroun est de 85%. Toutefois, l’Emetteur ayant fait évoluer le mécanisme de sécurisation du remboursement du présent emprunt en confiant la gestion à la BEAC, la COBAC a rendu le présent emprunt éligible à un taux de pondération de 0%. « La notification par la Cobac d’une pondération nulle a déjà été faite dans la mesure où nous avons suite à leur demande accordé une priorité au débit d’office relatif au compte séquestre spécial court terme » a tranché Louis Paul Motaze.

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