Marché commun: l’Assemblée nationale donne son feu vert pour l’intégration du Cameroun à la Zlec
Le parlement camerounais a adopté, vendredi 28 juin 2019, le Projet de loi autorisant le président de la République à ratifier les accords sur la Zone de libre-échange continentale, permettant de renforcer le commerce intra-africain.
Les élus de la chambre basse du parlement ont donné, vendredi dernier, son quitus pour l’intégration du Cameroun à la Zone de libre-échange continentale (Zlec). L’objectif de ce projet est de renforcer la coopération intra-africaine à travers la conquête de nouveaux marchés, l’optimisation des recettes douanières ainsi que la diversification des sources d’approvisionnement.
Conformément à l’article 3 de cet accord signé par une quarantaine de pays dont le Cameroun le 21 mars 2018 à Kigali (Rwanda), « la Zone de libre-échange continentale vise à créer un marché unique pour les marchandises et les services et faciliter la circulation des personnes et des biens».
L’objectif à terme étant d’approfondir l’intégration économique du continent conformément à la vision panafricaine d’une « Afrique intégrée, prospère et pacifique », telle qu’énoncée dans l’Agenda 2063. En plus de ces objectifs spécifiques, la Zlec vise à long terme la création d’une union douanière continentale, la promotion et la réalisation du développement socio-économique inclusif, la promotion du genre et le renforcement de la compétitivité des économies des Etats aux niveaux continental et mondial.
Selon les estimations de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED), Zlec pourrait faire progresser le PIB des pays membres de 1 % à 3 %. Pour la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), la Zlec pourrait également accroître le commerce intra-africain de 52,3 % par an. L’Afrique est en effet très en retard en matière d’échanges intracontinentaux. Le commerce intra-africain ne représente que 15 % du total des échanges sur le continent contre 67 % pour les flux commerciaux intra-européens. D’après la CNUCED, l’essor du commerce intracontinental aura un double avantage : attirer les investisseurs étrangers et créer des débouchés qui favoriseront l’industrialisation de l’Afrique par l’accroissement des chaînes de valeur régionale.
La Zone de libre-échange continentale est officiellement entrée en vigueur le 30 mai, après les dernières ratifications de la Sierra Leone et de la République arabe sahraouie démocratique. Ces deux pays ont porté à 22, le nombre de ratifications, soit le seuil minimum requis pour son lancement qui ouvrira la voie à la constitution d’un marché unique de 1,2 milliard de consommateurs. La Zlec doit être officiellement lancée le 7 juillet par l’Union africaine (UA), lors de son sommet à Niamey.