Maïscam enregistre un déficit de production de 71,5 % sur la production du gritz de maïs en 2020
L’entreprise n’a produit que 2850 tonnes l’année dernière, contre 10 000 tonnes en 2019 selon la Société anonyme des Brasseries du Cameroun (Sabc). Un écart justifié par la livraison tardive des intrants à l’entreprise par son fournisseur français, en raison de la fermeture des frontières en pleine pandémie de Coronavirus.
Dans un communiqué publié le 17 mars dernier dans l’hebdomadaire, la Société anonyme des Brasseries du Cameroun (Sabc), principal client de la Maïserie du Cameroun (Maïscam), révèle qu’ « en 2020 [elle] a acheté 100% de la production de gritz de maïs de Maïscam, soit 2850 tonnes », alors qu’en 2019, ladite production que l’industrie brassicole avait également acheté en totalité se chiffrait à 10 000 tonnes. Il va sans dire que la production de gritz de maïs de Maïscam a considérablement baissé au cours de l’année, de l’ordre de 71,5% si l’on s’en tient aux données énoncées par la Sabc. Et cet écart est dû à plusieurs facteurs exogènes dont l’implacable pandémie de Coronavirus.
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Une source interne à la principale industrie productrice de maïs implantée à Ngaoundéré dans la région de l’Adamoua, croit savoir que cette baisse de la production résulte de la livraison tardive des intrants à Maïscam par son fournisseur français, du fait de la fermeture des frontières. « Les intrants sont arrivés en retard à cause de la fermeture des frontières due au Coronavirus. C’est finalement au mois de mai 2020 que notre fournisseur français nous a livré les intrants alors qu’ils étaient attendus en avril 2020. Nous avons dû saisir le ministre de l’agriculture, et à son tour il a saisi les producteurs pour leur demander de venir en aide à Maïscam », susurre notre informateur.
Cette situation de crise sanitaire mondiale, conjuguée aux contingences climatiques caractérisées par le retard des pluies, mais aussi aux tensions de trésorerie, avaient véritablement impacté sur le lancement de la campagne agricole en 2020. Plongeant la plupart des producteurs dans une anxiété permanente. Le gouvernement s’était alors mis dans son rôle d’accompagnateur, en procédant à la distribution des intrants aux producteurs, dont des milliers de semis. C’est ainsi que 1 649 tonnes de semences certifiées de maïs avaient été distribuées aux producteurs, et Maïscam en a bénéficié également.
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Pour le compte de l’année 2021 en cours, l’entreprise devrait pouvoir relever cette performance baissière, même si la pandémie continue de sévir. Les frontières sont désormais ouvertes et favorables aux échanges commerciaux entre l’entreprise et son fournisseur français pour la fourniture des intrants (engrais, pesticides, semences…). Il importe de préciser que parmi ses prérogatives, Maïscam est tenu d’offrir des débouchées aux producteurs pour améliorer leurs revenus, de contribuer à la valorisation des ressources locales du Cameroun et à la limitation des importations de produits agricoles, et d’offrir à la clientèle des produits locaux de bonne qualité et compétitifs. La société dispose d’une surface culturale de 2000 hectares, pour une production relative de 6000 tonnes de gritz de maïs par hectare.
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