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Business et Entreprises

Made in Cameroon : les produits dérivés du manioc ont le vent en poupe

Il circule sur la toile ces derniers mois, dans des plateformes de promotion des produits « made in Cameroon », des images de pâtes alimentaires fabriquées à base de manioc. Le produit appelé « Miondonini », fait à base de manioc 100% camerounais, est l’œuvre de la jeune Selamo Dorothy Binla, une entrepreneure d’origine camerounaise et fondatrice de l’entreprise « Miondonini ». Pour autant, les « Miondonini » ne sont pas des spaghettis. « Miondonini, ce n’est pas du macaroni. C’est une pâte alimentaire faite à base de la farine de tubercules cultivés localement. Les spaghettis, eux, sont des pâtes alimentaires faits à base de farine de blé. Miondonini est une marque déposé qui tire ses origines des arts de la table typiquement camerounais. Ainsi, *miondo* renvoie au *bâton de manioc* en langue douala. Miondonini est donc la version fine et amélioré de ce mets typique de la région du Littoral. Pour rester dans l’esprit de cette cuisine traditionnelle africaine, nous avons vite fait de rapprocher le produit de la recherche avec ce qui existe déjà », confiait alors Selamo Dorothy Binla dans les colonnes de « Camroon Business Today » en 2017.

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Il est des pâtes alimentaires comme des boissons. Il y a peu, des étudiants de l’Institut Universitaire de Technologie (IUT) de Ngaoundéré, sous l’encadrement du Pr Steve Carly Desobgo, ont mis au point une bière de fabrication locale dénommée « Mimbong », produite à base de manioc. Cette boisson made in Cameroon dispose d’une teneur en alcool de 4%, et est composée de farine de manioc, d’eau, du « Kaïsedra », et du sucre, avait-on appris à l’occasion des journées portes ouvertes de cet établissement en avril dernier à Yaoundé. « Une bière globalement fait un mois, depuis sa production jusqu’à sa maturation. Après le brassage, on obtient ce qu’on appelle un moût, qui est un jus sucrée. Et ce moût subit une fermentation. On en a deux : une fermentation principale qui dure 7 à 10 jours, et la secondaire qui dure 14 jours, et qui aide à la maturation de la bière pour qu’elle soit consommable à la fin », expliquait alors le Pr Desobgo du processus de fabrication du « Mimbong ».

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Le manioc aide également à la fabrication de vins et liqueurs, et des entrepreneurs camerounais épris du made in Cameroon ont réussi à développer des prototypes à travers divers projets. Le 26 août 2015, s’est tenu à Yaoundé, le premier forum national sur le manioc, sous le thème « enjeux de la valorisation du manioc ». Au cours de ce rendez-vous organisé par le Réseau des acteurs du développement durable (Radd), plusieurs produits dérivés du manioc ont été exposés, notamment du whisky fait à base de ce tubercule. Il va sans dire que le manioc n’est plus seulement considéré comme un aliment de subsistance, mais davantage comme un intrant à la fabrication des produits dérivés, y compris de transformation artisanale tels que des chips, cakes, beignets… Seulement, ces initiatives restent en proie aux difficultés financières et réduites à une production à petite échelle, lorsqu’elles ne font pas simplement long feu du fait d’une absence d’accompagnement des pouvoirs publics.

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