Lutte contre l’inflation : Dialogue de sourds entre le Gouvernement et les opérateurs économiques
Le ministère du Commerce a beau hausser le ton suite aux tendances inflationnistes entretenues par des acteurs de différentes filières, les prix des produits en hausse sur le marché restent maintenus.
Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, multiplie des consultations ces derniers jours avec les opérateurs de divers secteurs d’activité, dans un contexte marqué par une tendance à la hausse des produits sur le marché camerounais. En fin de semaine dernière encore, le patron du maroquin du Commerce a reçu en audience et à huis clos, des opérateurs du secteur de la sidérurgie-métallurgie. Rien n’a filtré de cette rencontre, mais il y a fort à parier que Luc Magloire Mbarga Atangana s’est entretenu avec ses hôtes sur la hausse des prix observée sur le marché du fer à béton depuis quelques jours. Ce matériau de construction connait des marges haussières sur certaines variétés.
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Tenez, à Yaoundé, le fer de 8 qui coûtait encore 1600F jusqu’en septembre dernier, coûte désormais 1800F ; le fer de 6, est vendu désormais à 3500F, contre 3200 il y a quelques jours, et 2200 en novembre 2019. L’on apprend des sources généralement bien informées au ministère du Commerce que le membre du gouvernement a invité les opérateurs de ce secteur à revoir à la baisse les prix pratiqués sur le marché en ce moment, en promettant que le gouvernement travaillait sur une batterie de mesures d’accompagnement pour permettre aux entreprises de divers secteurs d’activité de faire face aux effets des fluctuations du marché international du fait de la pandémie de Coronavirus.
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La crise sanitaire mondiale et ses restrictions ont favorisé en effet un renchérissement des prix des matières premières, et a orchestré des surcoûts du fret. Les opérateurs s’y sont conformés, et la plupart ont délibérément imputé ces surcoûts sur les prix de vente, entrainant par ricochet une inflation, aussi bien perceptible dans le marché des denrées alimentaires que dans le marché des matériaux de construction. Le gouvernement tente bon an mal an de maitriser la situation en tapant sur les doigts des opérateurs tout le temps, mais les consommateurs vivent une réalité toute autre sur le terrain. En dépit des rappels à l’ordre de l’Etat gendarme, les opérateurs s’entêtent à pratiquer des prix hors de portée et au-delà des prix homologués. Et ce dialogue de sourds est davantage perceptible dans le marché des matériaux de construction.
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Les entreprises sont engagées dans une sorte de bras de fer déguisé avec le gouvernement. Elles estiment qu’à l’aune des facteurs exogènes qui menacent la stabilité du marché camerounais, les manque-à-gagner devraient être partagés avec le gouvernement si tant est qu’il tient ferment à la « protection du consommateur » chère à Luc Magloire Mbarga Atangana.