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Livre scolaire : les éditeurs locaux gagnent 75% du marché

La nouvelle politique du livre scolaire a fait exploser le chiffre d’affaires du secteur. Les éditeurs locaux s’en tirent avec près de 75% du marché, loin des 5% que leurs laissaient jadis les multinationales.

Au moins huit millions de jeunes Camerounais reprennent le chemin de l’école au mois d’octobre prochain. D’après le Rapport sur la situation et les perspectives économiques sociales et Financières de la Nation 2018, près de 600 000 élèves étaient inscrits à la maternelle en 2016-2017, cinq millions au primaire et deux millions dans l’enseignement secondaire général soit un total de 7,6 millions d’apprenants. En tenant compte de la moyenne de manuels inscrits dans chaque niveau d’enseignement, on obtient un total de 72 millions de livres à produire pour satisfaire chaque élève.

En parcourant la liste officielle des manuels scolaires, il apparaît que les prix de certains ouvrages sont relativement bas par rapport à ceux de l’année écoulée. A titre d’exemple, le livre d’anglais de la classe de 6ème coûtait 4900 FCFA en 2017. Sur la nouvelle liste publiée par le Minesec, le prix du livre d’anglais est fixé à 3 400 FCFA. Idem pour le livre d’histoire qui est utilisé à la fois en classe de 6ème et 5ème, coûte 4000 FCFA au lieu de 5900 FCFA par le passé. Une bonne nouvelle pour les parents, quand on sait que le budget affecté par les ménages à l’éducation de leurs progénitures grimpe au fil des ans, devenant le principal poste de dépenses des familles.

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En multipliant le nombre de livres par classe par le prix moyen du livre à la maternelle (1200 FCFA), au primaire (2000 FCFA) et au secondaire (4000 FCFA), on obtient la dépense moyenne d’un parent par enfant et par niveau d’enseignement. Soit en moyenne 3600 FCFA pour acheter tous les livres de la maternelle, 16 000 FCFA au primaire et 47 000 FCFA pour le secondaire général dans le sous-système francophone et 92 000 FCFA dans le sous-système anglophone.

Si chaque élève est doté de tous les livres au programme cette année, les librairies devraient escompter un chiffre d’affaire de près de 200 milliards de FCFA à la rentrée. Même si les autorités parlent jusque-là de 50 milliards de FCFA, les éditeurs, eux, estimaient à 134 milliards de FCFA la taille du marché du livre scolaire. Autant dire qu’avec la réforme, c’est une valorisation d’au moins 70 milliards de FCFA de plus que les estimations les plus optimistes.

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Depuis l’année scolaire 2018-2019, les éditeurs locaux sont les plus représentés dans la liste officielle des manuels scolaires inscrits au programme. Selon des statistiques disponibles aux éditions Clé à Yaoundé, les nationaux s’en tirent avec près de 75% du marché. Nettement mieux que les 5% engrangés entre 2015 et 2016, ou encore 12,7% en 2004-2005, 15% en 1997-1998.

Moins de livres, plus de fric

Par une circulaire du 23 novembre 2017, le Premier ministre a instruit l’adoption d’un livre par matière pour tout le système scolaire. Finie l’époque où l’élève se retrouve obligé de trainer un sac d’école dont le poids est parfois supérieur à sa masse corporelle. Adieu l’affliction, le tourment et la peine des parents devant les librairies ne disposant pas de ressources suffisantes pour acheter tous les livres inscrits au programme scolaire de leurs enfants. Les spécialistes des questions d’éducation pense que la politique du livre unique devrait permettre aux parents de acheter le maximum, sinon tous, des livres au programme cette année.

Depuis l’année scolaire 2018-2019, l’on retrouve donc 12 livres à la maternelle, 91 au primaire et 200 à l’enseignement secondaire général. En 2017, pas moins de 745 livres étaient homologués dans les sous-systèmes francophone et anglophone dont 73 manuels inscrits au programme de l’enseignement maternel, 261 pour l’enseignement primaire, 160 pour l’enseignement secondaire technique et 232 pour l’enseignement secondaire général. On est ainsi passé de 11 à 03 livres au programme à la maternelle ; de 11 à 08 dans le primaire francophone ; de 08 à 06 dans le primaire anglophone… 

>>Lire aussi- Edition : Le livre scolaire camerounais enrichi les pays étrangers

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