L’Etat menace de radier 7.622 agents publics en position d’abandon de poste
Au cours d’une conférence de presse mercredi à Yaoundé, le ministre de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative, Joseph Le, a révélé qu’à l’aune de l’opération de Comptage physique des personnels de l’Etat (Coppe), environ 8.000 agents publics étaient en situation d’abandon de poste et courraient le risque d’être définitivement révoqués de la fonction publique. « Au total, 7.622 agents publics sont en position d’abandon de poste et n’ont pas cru devoir répondre à nos multiples mises en demeure. Ils sont, ipso facto, à radier des effectifs de la Fonction publique », a indiqué le patron de ce département ministériel.
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Ces 7.622 agents publics devraient s’ajouter aux 493 déjà révoqués de la fonction publique, et dont la nouvelle a été officialisée par le Minfopra il y a quelques jours. L’on apprend par ailleurs du quotidien « Cameroon Tribune » que grâce à cette première action, l’Etat va pouvoir économiser jusqu’à 30 milliards de F, représentant les émoluments qui étaient dus aux 493. Avant d’en arriver à cette décision, le Minfopra a préalablement procédé par de multiples rappels à l’ordre, et a épuisé toutes les démarches possibles, ce depuis quatre ans que cette opération est en marche.
« La phase d’instruction étant arrivée à son terme, cette phase de répression est fortement appelée aujourd’hui de tous ses vœux par le président de la République, suite à l’absentéisme chronique des personnels de notre administration. En tout état de cause, la fonction publique ne peut plus garder indéfiniment des agents publics absents », renchérit Joseph Le.
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Ce sont en effet plus de 8700 agents de l’Etat qui étaient en situation disciplinaire. Ils sont 239 à avoir été traduits devant le conseil de discipline depuis le 25 juin 2020 ; 246 dossiers des agents de l’Etat relevant du code du travail ont été examinés par les unités opérationnelles du Minfopra ; 315 agents décédés ont continué à émarger dans les caisses de l’Etat par les soins de leurs familles ; et seulement 116 agents ont produit des dossiers médicaux pour justifier leurs absences.
Au mois de mars dernier, la problématique de l’absentéisme des fonctionnaires à leurs lieux de service a été objet d’une note adressée au Secrétaire général des services du premier ministre, Séraphin Magloire Fouda, par le Secrétaire général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, et rapportant en substance les inquiétudes du président de la République, Paul Biya, sur cet état de chose.
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Le chef de l’Etat avait donc prescrit, via son secrétaire général, la tenue en urgence par le premier ministre Joseph Dion Ngute, d’un Conseil supérieur de la Fonction publique pour examiner les absences des fonctionnaires au service de l’Etat.