L’Etat cède 5 000 ha aux Turcs dans l’Adamaoua pour booster la production de maïs
C’est ce qui ressort d’une correspondance du ministère de l’Agriculture en prévision à une cession de cette surface à l’entreprise Paksan Tekstil Sanayii ; laquelle devra mettre en valeur 500 hectares dès l’année prochaine.
Selon la presse locale camerounaise, le ministre de l’Agriculture et du développement rural (MINADER) entend accélérer le processus de développement de la production industrielle de maïs au Cameroun. Le 27 septembre 2019, apprend-on, Gabriel Mbairobe a adressé une correspondance au délégué régional de son département ministériel pour l’Adamaoua, afin que des mesures urgentes soient prises pour identifier 5 000 hectares de terres cultivables et les mettre à la disposition de l’entreprise turque Paksan Tekstil Sanayii.
Il était également demandé au délégué régional d’organiser une descente sur le site afin de procéder à l’identification physique, la délimitation et la sécurisation de l’espace retenu. Ces instructions sont urgentes dans la mesure où, selon le ministre de l’Agriculture, l’entreprise dont Ibrahim Halil Gunay est le directeur général doit occuper effectivement et réaliser dès l’année 2020 une mise en valeur du site et la production industrielle de maïs sur au moins 500 hectares.
Cette décision du MINADER, il faut le souligner, est l’exécution d’une instruction donnée par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, au cours d’un conseil de cabinet en début d’année. Il est question de donner des possibilités aux acteurs du secteur privé, nationaux et internationaux, afin qu’ils puissent investir sur des terres disponibles dans le pays.
Les autorités camerounaises voient en ce projet des Turcs, une opportunité de faire de Wassandé (localité de la région où sera implémenté le projet) un pôle prémium de production industrielle de maïs, dans le but final de satisfaire la demande des agro-industries et des populations. Il devrait en tout cas booster la filière, qui fait partie de celles ayant besoin de véritables appuis pour satisfaire les besoins. Les statistiques officielles les plus récentes parlent d’une demande nationale de 2,8 millions de tonnes, alors que l’on produit 2,2 millions de tonnes, soit un déficit de 600 000 tonnes environ.