L’Etat aux trousses de 197 débiteurs indélicats de NFC-Bank pour recouvrer 40 milliards de FCFA
Ils sont invités à prendre attache avec les services de la Société de recouvrement des créances pour définir les modalités de remboursements de leurs créances dont le montant cumulé est évalué à plus de 40,3 milliards de FCFA.
Un an après avoir engagé l’assainissement du bilan de Commercial Bank Cameroon(CBC), la Société de recouvrement des créances(SRC) s’attaque à un nouveau chantier. Dans un communiqué récemment rendu public, le Directeur Général de la SRC invite 197 débiteurs indélicats de la NFC Bank à prendre attache avec ses services pour les modalités de règlement de leurs créances. Cette action s’inscrit dans le cadre de la restructuration de cet établissement de crédit repris il y’a peu par l’Etat du Cameroun. « Au moyen de cette cession, la banque NFC est substituée par l’Etat du Cameroun qui a donné mandat de recouvrement à la SRC SA par convention du 08 février 2022 » précise le communiqué.
Le portefeuille de créances compromises de cet établissement bancaire est évalué à de 40,3 milliards de FCFA. De ce fait, la SRC invite les débiteurs concernés « à prendre attache avec nos services pour les modalités de règlement » indique Marie Rose Messi.
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Il faudra scruter de très près cette opération car c’est l’une des grosses premières, après CBC à notre connaissance, dont se saisit la SRC depuis sa réorganisation en avril 2020, par le chef de l’Etat. Le décret de Paul Biya élargit la compétence de cette structure étatique, au recouvrement des créances de toutes les administrations publiques, établissements et établissements publics et de manière générale les créances de l’Etat et de toutes les excroissances. Ce texte lui confère les prérogatives de la puissance publique et du privilège du trésor, d’un pouvoir de réquisition et d’investigation. Dans ce cadre, elle peut faire recours à la force publique, accéder à toutes bases de données, aux immeubles, locaux et propriétés des débiteurs entre autres. « Ces prérogatives de puissance publique n’appartiennent qu’à l’Etat. Pour que nous puissions efficacement recouvrer ces créances de souveraineté, l’Etat nous dote des mêmes prérogatives que lui pour pouvoir mener à bien notre mission. Le pouvoir de réquisition s’assimile au pouvoir d’un officier de police judiciaire et consiste pour la SRC à faire injonction à n’importe quel organisme pour qu’il nous fournisse des informations sur les débiteurs » explique Marie-Rose Messi. Autant dire qu’avec cet arsenal, les débiteurs insolvables n’ont qu’à bien se tenir.
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Rappelons qu’à la mi-février 2021, le gouvernement camerounais avait accepté de prendre en charge la restructuration de l’établissement bancaire. Ce, via la technique «coup d’accordéon » qu’il a eu à expérimenter dans le cas de CBC. Il s’agit d’un mécanisme d’apurement de pertes qui consiste à réduire le capital social à zéro, puis à réaliser recapitalisation dans la foulée afin de reconstituer les fonds propres. Sous administration provisoire depuis quelques années, NFC Bank paie les frais du mismanagement de son équipe dirigeante. C’est depuis 2009, que NFC Bank est dans de sales draps. À cela est venue s’ajouter la crise dans le Nord-ouest et le Sud-Ouest où ces banques ont une forte assise. Le 07 septembre 2017, le ministre des Finances, adressant une correspondance à la direction générale de NFC Bank, déplorait déjà l’instabilité dont faisait montre son agence Bamenda de NFC Bank. Et comme si ça ne suffisait pas, la banque a été frappée en juillet 2019 d’une amende d’un milliard de FCFA par la Beac. Motif : non rétrocession de devises collectées.
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