Coronavirus: les taxis tournent au ralenti
A cause de la fermeture des établissements publics et privés, les taximen enregistrent un manque-à-gagner sans précédent.
Il y a pandémie, mais la vie doit continuer. Dans la plupart des secteurs, le mode de travail se voit chamboulé. Chez les chauffeurs de taxi de la ville de Yaoundé, le rythme de travail a changé. Il est quasiment au ralenti. Pour certains conducteurs de voiture jaune, il est très difficile de joindre les deux bouts. Ainsi la recette journalière qui s’élevait à 10 000 FCFA pour les voitures à essence et 12 000 FCFA pour les diesels est menacée.
« Depuis la fermeture des établissements scolaires, je peine à atteindre le montant de 10 000 FCFA tel que stipulé dans mon contrat. Les élèves constituent notre première clientèle. En leur absence, je me retrouve en train de faire de gros efforts, je dépense énormément en kilométrage parce qu’il me faut déposer 10 000 FCFA. Mon patron, n’entend pas revoir notre contrat à cause du coronavirus. Je suis en pourparlers avec lui. Il faut qu’il s’attende à percevoir 7 000 FCFA parce que comme vous le constatez le dehors est sec », confie un chauffeur de taxi.
Après cinq heures d’activités, l’état de caisse de Ferdinand Nouafo ne rassure pas. « Je suis à 3 000 FCFA de recette à 15 heures alors que j’ai pris la voiture à 10 heures. Et mon patron attend sa recette entièrement. Si d’ici à 21 heures, je n’ai pas 12 000 FCFA, il va retrancher le manquant dans mon salaire mensuel, sans aucune assurance de continuer le travail », révèle-t-il.
Selon Herbert Tchokouali, chauffeur depuis 25 ans, le travail de taximan décourage de plus en plus. Exit les mesures restrictives dues au coronavirus, il y a que les usagers préfèrent des motos comme on a même encore interdit la surcharge, contact et autres, beaucoup préfèrent la moto. Depuis mercredi 18 mars, nous taximen supplions quasiment les clients. Ces derniers profitent aussi de la situation pour proposer des prix très dérisoires pour des distances non-négligeables et nous sommes coincés. Si moi je ressens un fléchissement en tant que propriétaire de taxi, à plus forte raison ces individus sous contrat. Il faut que l’Etat vole à notre secours. Des mesures prises suite au Covid-19 sont pour notre intérêt, mais après il faut des mesures d’accompagnement. Ne voyons pas seulement cette pandémie, même la faim aussi peut tuer » regrette Herbert Tchokouali.