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Le patronat de la Cemac s’en remet à Emmanuel Macron pour tenter de prévenir l’insécurité alimentaire

Le président de l’Union des patronats d’Afrique centrale (Unipace) et non moins président du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), Célestin Tawamba, redoute une très grande ampleur de l’embargo russe sur les économies africaines, et plaide auprès du président français d’intercéder pour le continent dans les hautes instances internationales pour un allègement des mesures d’austérité contre la Russie.

L’Afrique suffoque des effets de la guerre en Ukraine et l’embargo contre la Russie. Et avant de se retrouver dans un état de mort cérébrale, elle pousse un cri de cœur à l’endroit des décideurs mondiaux. Au lendemain de la visite de Macky Sall, président de la République du Sénégal et président en exercice de l’Union africaine (Ua) à Moscou, où il a échangé avec son homologue Vladimir Poutine sur cette situation dont l’Afrique fait fortement les frais, tout en plaidant pour que des solutions soient trouvées pour continuer le ravitaillement du continent, les patronats lui emboitent le pas.

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Le président de l’Union des patronats d’Afrique centrale (Unipace) et non moins président du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), Célestin Tawamba, vient d’adresser une lettre ouverte au président français Emmanuel Macron, dans laquelle il invite le dirigeant français, en sa qualité de président du Conseil de l’Union européenne (Ue), « de convoquer dans l’urgence un sommet extraordinaire réunissant d’une part des dirigeants de l’UE et d’autre part des dirigeants de l’UA, ainsi que des membres de la société civile africaine et du secteur privé africain », lit-on dans cette lettre publiée sur le site de Jeune Afrique.

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Selon Célestin Tawamba, cette rencontre est justifiée par l’urgence alimentaire à laquelle est confronté le continent, sous-tendue par les tensions inflationnistes susceptibles d’alimenter des revendications sociales et politiques. « La rencontre, qui pourrait se tenir en terre africaine – pour en ajouter à la symbolique –, aurait pour objectif de définir les mesures d’accompagnement des pays africains en vue d’une sortie de crise à court terme et, d’un autre côté, d’engager la réflexion sur une organisation efficace des politiques agricoles, incluant la modernisation du secteur et la promotion de l’agro-industrie et des produits locaux ».

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En effet, la sécurité alimentaire du continent –déjà pas garantie de manière optimale avant la guerre- est menacée, et si rien n’est fait dans l’urgence, elle risque de basculer dans le rouge surtout que ses économies dépendent fortement de l’étranger. Selon les estimations récentes du cadre harmonisé sur l’insécurité alimentaire en Afrique, 38 millions de personnes  pourraient être les victimes collatérales en matière alimentaire de la guerre Russie-Ukraine. Ce conflit, conjugué à l’embargo contre la Russie, sont venus perturber le fragile équilibre alimentaire mondial, chamboulant les circuits de l’énergie, compromettant les efforts déjà insuffisants en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et ne pouvant qu’exacerber la précarité des pays africains, déjà caractérisés par de nombreuses vulnérabilités. 

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Depuis la survenue de la pandémie de Coronavirus, l’inflation s’est emparée des économies mondiales, le fret maritime a explosé, et les prix des matières premières ont décuplé. Ces facteurs sont exacerbés par le conflit russo-ukrainien, avec des prix record des matières premières énergétiques et agricoles, à l’instar du blé, du maïs ou des engrais sur le continent africain. A titre d’illustration, les importations de blé représentent environ 85 % de l’approvisionnement, dont un tiers provient de Russie ou d’Ukraine. À cet égard, ce sont tout de même 16 pays regroupant 40 % de la population du continent, soit 374 millions d’habitants, qui dépendent à 56 % et plus du blé russe et ukrainien. Par conséquent cette problématique devrait être abordée à l’occasion du sommet préconisée par Unipace, avec notamment un plaidoyer en faveur de la levée de l’embargo russe sur les exportations des matières premières.

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