Le Neo Congo Mall de Douala affiche un taux d’exécution de 80%
Malgré la crise sanitaire actuelle ayant entraîné la fermeture des frontières, le promoteur de ce projet futuriste se veut rassurant quant à l’avancée des travaux et au respect des délais prévisionnels.
Lancés officiellement en novembre 2019, les travaux de construction de la première phase du centre commercial Neo Congo Mall, censé remplacer le Marché Congo de Douala avancent plutôt sereinement. Rendu sur les lieux ce 25 juin 2020, les ouvriers sont à pied d’œuvre, la phase I, bientôt achevée, affiche fière allure. Coulage de béton, décoffrage, transport du matériel, vérification des normes etc. les ingénieurs, techniciens et ouvriers poursuivent sereinement leurs tâches malgré l’inattendu phénomène sanitaire du covid-19. La fermeture des frontières du fait de la pandémie aura obligé l’entreprise Neo Congo Mall S.A à retarder l’acquisition du matériel de construction et réduire les effectifs. Des mesures qui n’ont pourtant pas constitués un frein à l’avancement des travaux. «Nous avons été obligés de restreindre nos effectifs du fait de la pandémie qui sévit dans notre pays. Ce, conformément aux prescriptions de l’Organisation Mondiale de la Santé(Oms), ainsi qu’aux mesures édictées par le gouvernement camerounais depuis le 17 mars 2020», précise Serge Noutcha, Chief Project manager. Par conséquent, au lieu de 145 techniciens et ingénieurs, le chantier du Neo Congo Mall accueille, contexte oblige, 50 personnes à l’ouvrage.
Sous la conduite diligente de Ngatcha Sato, le Coordinateur Qhse, le visiteur fait face à quatre grands blocs de constructions géantes. «Il s’agit du gros œuvre de la première phase. Vous pouvez observer que nous avons quasiment achevé cette composante de la phase l du chantier», renseigne Ngatcha Sato. Des services de la communication, nous apprendrons par ailleurs que «le taux d’exécution de la première phase était en avance sur les prévisions jusqu’aux mesures gouvernementales du 17 mars 2020». Mais ils rassurent toutefois sur «la maîtrise des délais par Neo Congo Mall». D’après les responsables de la communication, le promoteur du projet envisageait en effet une livraison avant octobre 2021, du Bloc B, phase ll du projet. Malheureusement les effets négatifs du covid-19 compromettent cette anticipation programmée: «nos délais prévisionnels seront respectés», rassure-t-il.
Commercialisation
Côté sécurité du site, «pas de larcins, ni d’attaques venues de l’extérieur», indique le responsable de la sécurité. Le cordon de sécurité déployé à l’entrée et autour du site est d’ailleurs bien visible. Nous apprendrons par ailleurs la tenue régulière d’une communication avec les potentiels commerçants du centre commercial. « Ça permet de dissiper tout malentendu sur le déroulement du projet», précise la cellule de communication. Qui rappelle également qu’aucune opération de commercialisation des espaces n’a été lancée. En attendant cette phase cruciale, les contours majestueux du Neo Congo Mall se dessinent progressivement.
Le Centre commercial Neo Congo Mall est conçu en 2 blocs étalés sur une superficie de 52.000 m2 (Blocs A et B). Sa capacité prévisionnelle d’accueil est estimée à plus de 3500 équipements marchands: «c’est un complexe des plus moderne disposant d’un système de sécurité incendie de dernière génération. Neo Congo Mall offrira une expérience commerciale inédite à plus de 3000 commerçants. Il sera le premier centre commercial connecté de vente en détail de la sous-région Afrique centrale», décrivait le 29 novembre 2019, Emmanuel Neossi, PDG du groupe NEO, à l’occasion de la cérémonie officielle de pose de la première pierre de l’ouvrage, en présence de Georges Elanga Obam, le Ministre de la décentralisation et du développement local. Neo Congo Mall, c’est également des restaurants modernes, un parking d’une capacité de 300 places en sous-sol, des magasins de stockage, des bureaux, un supermarché, une autonomie en eau et électricité, un centre de santé, une pharmacie, une garderie pour enfants, un food court etc. Pour un montant d’investissement total de 27,9 milliards de FCFA issu d’un partenariat public-privé scellé entre la Communauté urbaine de Douala et Neo Congo Mall avec pour actionnaire principal Neo Industry. Ledit partenariat porte sur la conception, les études, la construction, le financement, l’exploitation et la maintenance du Centre commercial objet du contrat.
Interview
Serge Noutcha, Chief Project Manager du projet Neo Congo Mall
Pièce-maîtresse dans la réalisation du Centre commercial Neo Congo Mall, l’ingénieur apporte de précieux éclairages sur cet ouvrage révolutionnaire pour la capitale économique Douala.
«Chaque mois qui passe sans travail nous coûterait environ 40 millions de FCFA de manque à gagner»
A quel niveau d’exécution se situe le projet Neo Congo Mall de Douala?
Le gros œuvre de béton qui concerne le bloc A phase 1 affiche un taux d’exécution de 80%. Nous envisageons d’ici la fin du mois de juillet, la pose de la charpente métallique. Il s’agit de la dernière étape des travaux du gros œuvre pour le Bloc A.
Quel est l’impact de la pandémie Covid-19 sur le projet ?
On a dû réduire les effectifs pour respecter les mesures de distanciation sociale, ainsi que les prescriptions du Premier Ministre. Mais le Covid-19 n’a pas empêché la poursuite des travaux sur le chantier. Les mesures gouvernementales du 17 mars 2020 seront certainement levées bientôt. Dès que ce sera le cas, cela entrainera un encadrement particulier de notre part.
Parmi les mesures restrictives édictées par le gouvernement, figure la fermeture des frontières. Des conséquences pour Neo Congo Mall ?
Absolument. 70% de notre matériel provient de la Turquie, de l’Italie, de la Chine, et en partie de l’Inde. Vus les volumes de nos besoins aucune société en Afrique ou au Cameroun n’est capable de nous produire nos commandes dans les délais impartis. On parle de centaines de milliers de pots de peinture, de portes, de fer etc. Du point de vue des délais de passage des commandes à l’extérieur, il y’aura incontestablement un petit décalage. Nos commandes ont été décalées parce que les usines d’approvisionnement étaient fermées. Elles ouvrent progressivement. Nous devons par conséquent batailler dur pour que ces commandes soient effectuées. Nous mettrons ensuite les bouchées doubles pour ne pas nous éloigner des délais prescrits. Ce qu’il faut absolument retenir c’est que nous ne sommes pas encore décalés par rapport à nos commandes. Nous ne pouvons donc pas nous alarmer sur le temps d’arrivée des marchandises au Cameroun.
Pensez-vous que les délais contractuels seront respectés au regard de ce décalage ?
Dans le génie civil, un délai c’est une équation entre un travail à exécuter dans le temps et un effectif qu’on met en place. Ça suppose que si je suis en retard je peux faire travailler mes équipes 24h/24 ou je peux les doubler. Nous nous dirigeons plutôt vers cette option. Nous allons être obligés de travailler un peu plus, avec un peu plus d’effectif pour ne pas nous éloigner des délais prescrits. Il faut tout de même dire que nous étions en avance sur les délais, nous devons à présent nous exécuter plus rapidement. Chaque mois qui passe sans travail nous coûterait environ 40 millions de FCFA de manque à gagner, en termes de chiffre d’affaires. Si nous perdons du temps ce n’est pas la Communauté urbaine de Douala qui perd. C’est Neo Congo Mall. Nous avons intérêt à ce que nos délais ne soient pas dépassés. Nous allons réajuster nos effectifs, et nos plannings de travaux pour pouvoir au maximum rester dans les délais.
En dehors du Covid-19, Neo Congo Mall connait-il d’autres difficultés ?
La plupart des difficultés ont été gérées. Je parle ici du recasement des commerçants. Quand les mesures du Covid-19 seront levées, on va s’arranger pour que les commerçants puissent être déguerpis du site du bloc B vers le site de recasement. L’autre souci était sécuritaire. Mais nous avons eu l’appui des forces de l’ordre et de la police municipale. Nous avons d’ailleurs une plateforme avec la ville de Douala dans laquelle nous posons nos problèmes qui sont ensuite résolus.
Ne craignez-vous pas un surenchérissement sur le coût du projet ?
Ça va certainement arriver. Cela a d’ailleurs fait l’objet d’une grosse discussion avec notre partenaire public. Heureusement, il a été prévu une provision pour imprévus en cas de force majeure. L’opinion publique doit par ailleurs savoir que le projet est entièrement financé par Neo Congo Mall S.A. Nous exploiterons le marché et au terme de notre durée d’exploitation nous restituerons l’ouvrage à la ville de Douala.