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Le gouvernement revendique un investissement de 31,420 milliards de Fcfa pour le développement des filières céréales au Cameroun en 2023

Dans le cas spécial du blé, le Cameroun a importé 920 400 tonnes de blé en 2022 pour une valeur de 260,7 milliards de Fcfa, soit 100% de la demande locale. C’est donc en vue du développement de la production et de la transformation du blé local que le chef de l’Etat a autorisé une subvention de 10,3 milliards de Fcfa à l’Irad, soit 1/3 du budget total alloué aux céréales en 2023.

Dans son discours de politique générale à l’Assemblée nationale le 30 novembre dernier, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a déclaré que l’Etat du Cameroun a concédé plus de 46,6 milliards de Fcfa en investissement pour l’amélioration des filières agricoles avec plus de 80% de ce montant destiné à la production de céréales. « Dans le secteur de l’Agriculture, une attention particulière a été accordée à l’amélioration de la productivité et de la production des filières agricoles à travers le soutien à la productivité et la production des filières céréales pour un montant de 31,420 milliards de Fcfa et l’amélioration de la productivité et de la production des filières industrielles et des produits de niches à savoir le cacao, le café, le coton et l’huile de palme pour un montant de 15, 235 milliards de Fcfa » a-t-il déclaré.

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Dans la filière céréale, la production locale est quasi inexistante face à la demande sans cesse croissante raison pour laquelle le gouvernement, dans sa volonté de doper la productivité de cette filière et limiter les importations qui concourent chaque année à alourdir la balance commerciale du pays, a décidé d’accorder des subventions à diverses échelles pour les différentes céréales présentes sur le marché de consommation camerounais.

A côté de ça, le Premier ministre a rappelé que, à travers le ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader) et l’Institut de recherches agricoles pour le développement (Irad), le gouvernement a octroyé aux producteurs des semences certifiées de diverses spéculations notamment le blé, le maïs, le riz, le soja et le palmier à huile. Il a précisé que ceux-ci ont également reçu 447 735 kg d’engrais pour produire des céréales, notamment le blé, avec de vastes champs semenciers à Wassande dans l’Adamaoua pour 50 hectares et à Bansoa dans la région de l’Ouest.

Une production mitigée

Avec une production annuelle de 1,5 millions de tonnes, le sorgho occupe le troisième rang parmi les céréales, après le maïs et le riz au Cameroun. Ceci dit, les récentes données sur la production du mil/sorgho datent de 2021 et font état d’une baisse de la production annuelle de 4,7% en 6 ans. Principale céréale cultivée dans la zone soudano-sahélienne du Cameroun, la production est passée de 1 040 902 tonnes en 2015 à 1 010 792 tonnes en 2021, soit une diminution de 30 000 tonnes.

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Selon les estimations du ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader), ce recul est justifié par plusieurs facteurs notamment la diminution de 2,2% des surfaces emblavées pourtant la culture de cette céréale est réalisée sur une superficie emblavée d’environ 70% et sa production est de près de 80% du volume total de la production céréalière.

Dans ce cas d’espèce, la subvention de l’Etat aurait servi à lutter contre l’invasion des oiseaux granivores et la résurgence des chenilles et d’autres insectes, outre l’aménagement des espaces de cultures irrigués dans plusieurs bassins de production des régions du Nord et de l’Extrême-Nord.

Pour ce qui est du riz, la production locale a enregistré une tendance haussière durant ces dernières années, soit une augmentation de 10% en glissement annuel portant ainsi la production annuelle actuelle à environ 220 000 tonnes. Malgré ces résultats visiblement positifs, cette production est nettement en deçà de la demande locale estimée à au moins 600 milles tonnes. Ainsi, les subventions apportées par l’Etat (outre les 385 milliards de Fcfa du projet de développement de la filière riz, ndlr) concourent à l’accroissement des superficies cultivées et le renforcement des compétences et capacités technologiques des acteurs.

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A contrario, la filière maïs se porte bien mieux que les deux autres. Ici on relève une chute conséquente du taux d’importation du maïs qui enregistre une baisse de 65,5% au cours des 10 premiers mois de l’année 2022, soit 11 684 tonnes contre 33 823 tonnes sur la même période l’année précédente. La facture de ces importations a presque été divisée par trois passant de 6,4 milliards de FCFA à 2,5 milliards FCFA, soit seulement 0,07% des dépenses globales des importations du pays à cette période.

Le blé

Dans le cas spécial du blé, le Cameroun a importé 920 400 tonnes de blé en 2022 pour une valeur de 260,7 milliards de Fcfa, soit 100% de la demande locale selon l’Institut national de la Statique (INS). Un volume moins important que celui de 2021 mais plus onéreux, soit 966 000 tonnes de blé importées en 2021 pour 182,7 milliards de Fcfa, une différence de 78 milliards de Fcfa en excédent en glissement annuel. Cette différence a été favorisée par la hausse des cours mondiaux avec la crise russo-ukrainienne survenue le 24 février 2022. Laquelle crise a eu des répercussions sur les cours du blé à l’échelle internationale et notamment au Cameroun et dont la première conséquence fut l’augmentation du prix du pain et de la farine en mars 2022.

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Pour rappel, le ministre de l’agriculture et du développement rural, Gabriel Mbairobé, indiquait, en juin 2023 que cet important taux se justifie par le fait qu’ « il est en réalité moins cher d’importer le blé que de le produire localement parce qu’il n’est soumis à aucune taxe ».

C’est donc dans l’objectif de combler la demande nationale en blé et réduire les importations de cette céréale que le chef de l’Etat a autorisé une subvention de 10,3 milliards de Fcfa à l’Irad, soit 1/3 du budget total alloué aux céréales (maïs, riz, sorgho…) en 2023.

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