Le Fond Africain de garantie et de coopération économique mets 1440 milliards à la disponibilité du secteur privé camerounais
Le Syndicat des industriels du Cameroun (Syndustricam) a tenu le 11 avril 2022, une séance de travail avec le Fond Africain de garantie et de coopération économique (Fagace). Les entreprises membres de ce syndicat ont ainsi échangé avec une délégation du Fagace conduite par Yacoubou Abdoulaye Alphaorou, le représentant régional pour la zone Cemac.
Les échanges entre opérateurs économiques du Syndustricam et le Fagace ont porté sur les garanties de financement de leurs projets, la couverture financière du Fagace, les conditions d’éligibilité des bénéficiaires des services du Fagace, les projets bancables etc. Depuis sa création en 1977, le Fagace, spécialisé dans le financement du développement africain, a mobilisé des garanties d’un montant global de 3500 milliards de FCFA dans les économies de ses 14 États- membres. Une enveloppe de 70% de ces garanties a été affectée vers le secteur privé, et 30% au secteur public, ou dans le cadre de partenariats public-privé, dans des projets en développement ou en création.
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Les entreprises membres du Syndustricam peuvent par conséquent obtenir de cette institution, des garanties sur leurs prêts bancaires à hauteur de 50% de quotité garantissable, à des taux inclusifs et adaptés. « L’accès au financement constitue un obstacle majeur empêchant l’entreprise de fonctionner efficacement, d’entretenir ou de remplacer les machines, d’acquérir du matériel et des services, afin de se moderniser », pense le Président du Syndustricam.
D’après Yacoubou Abdoulaye Alphaorou, l’entreprise Biopharma illustre une succes story du Fagace au Cameroun, en termes d’accompagnement des start-up, petites, moyennes et grandes entreprises. Ces dernières ont, ainsi, la possibilité d’accéder à un montant de 1440 milliards de FCFA de garanties mobilisables par l’institution financière panafricaine. Selon un rapport de la Banque mondiale, 83,5% des crédits accordés par les banques primaires en Afrique sub-saharienne sont conditionnés par l’existence d’une garantie solide. Contre 63% dans les pays de l’Ocde. Le même rapport fait ressortir que la valeur des garanties sollicitées représente 2,14 fois (214%), le montant des prêts sollicités dans les pays d’Afrique subsaharienne, contre 1,48 fois (148%), dans les pays de l’Ocde.
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Ainsi, pour 100 millions de FCFA sollicités par un porteur de projet, les banques exigent des garanties de 214 millions de FCFA, explique le représentant régional du Fagace. Après l’Asie de l’Est et du Sud, l’Afrique reste considérée comme la zone où la valeur des garanties sollicitées est plus élevée dans le monde. « Le Cameroun n’est pas bien positionné, car pour avoir un crédit, les banques imposent des taux de garanties pouvant atteindre 292% de la valeur sollicitée», ajoute l’expert du Fagace, dont les interventions concernent tous les domaines: industrie (20%), énergie (17%), agro-industrie (17%), télécommunications, transport, commerce, hôtellerie etc.
Les commissions du Fagace
«Au Cameroun, les secteurs agricole, industriel et du service qui nécessitent des crédits à moyen et long terme sont fragilisés par les difficultés d’accès aux crédits du fait de lourdes garanties effectuées par les banques. Le Fagace apporte des solutions pour des prêts qui exigent des garanties de 92% à 78%, et la valeur des garanties sollicitées varient de 273% à 111% du montant du crédit. Pour un montant de 1 milliard de FCFA, le Fagace tire 0,5 % de commission Flat, ou une commission d’aval de 1%, représentant les charges de fonctionnement. Les garanties consenties diffèrent selon la taille des projets, le secteur d’activités et le type du crédit sollicité», constate Yacoubou Abdoulaye Alphaorou.
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La rencontre Syndustricam/ Fagace consistait par conséquent à explorer les solutions alternatives de financement des projets via des garanties, asseoir des modèles de coopération et des solutions spécifiques aux besoins des entreprises du Syndustricam, faire une offre en appui-conseil, et définir les appuis stratégiques pour les entreprises membres du Syndustricam, ainsi que le choix des partenaires financiers. Cette rencontre entre dans le cadre du plan d’actions de Samuel Njanga Kondo Ngande, défini lors de sa prise de fonction à la tête de ce syndicat le 11 octobre 2021. Créé en 1950, le Syndustricam regroupe des entreprises de divers secteurs (import/ export, construction, produits pétroliers, bâtiments et travaux publics, distribution, tourisme et loisirs etc.).