Le caoutchouc issue de la déforestation interdit d’accès au sein de l’Union Européenne
L’Union européenne (UE) vient d’adopter une loi anti-déforestation qui interdit l’importation dans cette zone tous produits issus de la déforestation. Parmi ceux-ci l’on retrouve le bois, l’huile de palme, le cacao et le café, et le nouvel arrivant qui est le caoutchouc.
Le 13 septembre 2022, le parlement européen a adopté la loi anti-déforestation. Une loi interdisant l’importation dans la zone de l’Union européenne (UE), les produits issus de la déforestation. De façon pratique « l’on ne pourra plus importer des produits dans la zone union européenne si jamais ils sont issus de la déforestation », renseigne un manifeste commis par l’Organisation non-gouvernementale (ONG) Greenpeace. Ainsi tout produit ayant été cultivé sur des parcelles déforestées après le 31 décembre 2019, devra montrer patte blanche avant de franchir le sol européen.
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Parmi les produits répertoriés dans cette loi figurent : le soja, la viande de bœuf, l’huile de palme, le bois, le cacao et le café, ainsi que certains produits dérivés comme le cuir, le chocolat et les meubles. La nouveauté dans celle-ci concerne l’introduction du caoutchouc, qui n’était pas compris au préalable. L’introduction de ce produit issu de la culture de l’hévéa peut alors être perçue comme une victoire pour les ONG qui militent pour la préservation des forêts et de la nature. On se souvient qu’en août 2021, la branche camerounaise de Greenpeace portait cette cause l’attention du Chef de la délégation de l’UE au Cameroun. « En août 2021, nous avons organisé une manifestation pacifique en face du siège de l’Union Européenne au Cameroun pour demander l’intégration du caoutchouc dans la liste des commodités devant figurer sur la loi. La prise en compte de cette demande est une victoire pour les populations autochtones dont le bien-être est constamment bafoué par les agro-industries au profit de la culture desdits produits », affirme Ranece Jovial Ndjeudja, Responsable de la Campagne Forêt chez Greenpeace Afrique. Qui ajoute que « Greenpeace Afrique espère que l’Union Européenne va plus tard voter également une loi qui s’oppose aux facilités financières qui sont accordées à ces agro-industries par des banques européennes ».
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Signal d’alerte
Avec cette nouvelle loi, le Cameroun pourrait voir ses activités baisser sur ce marché. La production nationale de caoutchouc s’est chiffrée à 60 000 tonnes en 2020, contre 45 000 tonnes en 2019. Les acteurs impliqués sur ce segment d’activité sont la Cameroon development corporation (CDC), Hévéa du Cameroun (Hevecam) filiale du britannique Corrie MacColl, et Sudcam. Parmi les principaux clients du Cameroun, se classent les pays de l’Union européenne. En effet, selon l’ONG Global fitness, l’UE importe à elle seule plus de 30% des exportations de caoutchouc des pays producteurs en Afrique de l’Ouest et Centrale. En 2020 déjà les données rendues publiques par l’Observatory of economic complexity faisaient savoir que l’UE aurait importé du caoutchouc à hauteur de 503 millions de dollars, soit 328,8 milliards de Fcfa d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Outre les pays de l’UE, la Chine se classe aussi dans le registre des pays importateurs du caoutchouc camerounais.
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Rappelons que c’est le 17 novembre 2021 que la Commission de l’Union européenne présentait la proposition de règlement visant à enrayer la déforestation. De celle-ci est née la loi anti-déforestation qui vient d’être adoptée. Elle vise à s’assurer que les produits achetés, utilisés et consommés sur cet espace ne participent pas à la déforestation et à la dégradation des forêts dans le monde.
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