Loi de finances 2022 : le Cameroun veut porter à 50% la taxe sur l’exportation du bois sous forme de grumes
En attendant l’interdiction formelle d’exportation des billes de bois dès 2022, le Cameroun monte à l’offensive. Objectif, encourager la transformation locale du bois et limiter la déforestation.
Pour l’exercice 2022, le gouvernement camerounais envisage une collecte des recettes fiscales et douanières de l’ordre de 3 088 milliards de FCFA, en hausse de 345,6 milliards de FCFA par rapport à 2022. Cette augmentation s’explique d’une part par la dynamique de l’activité économique en 2022 avec un taux de croissance du PIB nominal non pétrolier projeté à 6,1% et d’autre part par la poursuite de la mobilisation des recettes grâce aux mesures administratives et d’élargissement de l’assiette fiscale.
Pour ce faire, l’avant-projet de loi des finances qui sera très prochainement présenté au parlement a prévu quelques modifications et mesures nouvelles dans la législation douanière. Il s’agit entre autres du relèvement du taux du droit de sortie applicable aux bois exportés sous forme de grumes (billes de bois) de 35 % à 50 %. Cela devrait permettre d’accroître les revenus tirés de l’exportation de cette matière première. Selon l’INS, le Cameroun a exporté pour 74,9 milliards de bois en grume en 2020, soit 4% de la valeur globale des exportations. Au-delà de cet aspect l’objectif du gouvernement, apprend-t-on, c’est surtout d’encourager la transformation locale du bois et limiter la déforestation.
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« Ces mesures découlent pour certaines, des recommandations faites par le Parlement lors du Débat d’Orientation Budgétaire, Session de juin 2021, et visent pour l’essentiel, le soutien à la politique d’import-substitution et à la dynamique de la décentralisation, ainsi que l’amélioration du climat social et de l’environnement des affaires » apprend-t-on.
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Si elle est validée par la représentation nationale, cette mesure viendrait en aval d’une décision communautaire qui porte interdiction formelle d’exportation du bois en grume au sein des pays de la Cemac (Cameroun, Gabon, Congo, RCA, Tchad, Guinée Equatoriale). Initialement prévue pour 2022, cette mesure a été différée d’un an pour permettre aux pays de procéder aux études préalables de maturation des projets d’investissements dans la transformation du bois.
René Ombala