Le Cameroun sollicite un financement de 21 milliards de la Banque mondiale pour promouvoir l’entreprenariat aquacole
Le gouvernement est en négociations avec le Fonds international de développement agricole (FIDA), un instrument de la Banque mondiale, pour l’obtention de cette enveloppe qui sera injectée dans l’entreprenariat à l’effet de booster la production aquacole nationale.
Le Fonds international de développement agricole (FIDA) est actuellement engagé dans le développement de l’aquaculture en Afrique, et le Cameroun a été identifié comme l’un des pays à fort potentiel pour l’aquaculture car il possède de nombreux plans d’eau. Après la phase pilote financé par le FIDA dans le cadre du Projet de Promotion de l’Entreprenariat Aquacole (PPEA), sur la période 2016-2019 et avec des résultats satisfaisants, le Cameroun devrait recevoir de cet instrument de la Banque mondiale de nouveaux financements pour développer l’entreprenariat aquacole, cette fois-ci dans le cadre du Projet de développement de l’entreprenariat aquacole (PDEA).
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Invité de l’émission « Présidence Actu » sur la télévision nationale CRTV le 11 avril dernier, le ministre de l’Elevage, des Pêches et des industries animales, Dr Taïga, a indiqué que le gouvernement négociait auprès du FIDA pour obtenir ces financements, qui s’élèvent à une vingtaine de milliards de FCFA, et que les négociations vont d’ailleurs bon train. « Nous sommes en négociations avec le FIDA, en train de formuler un projet qui couvrira la période 2023-2029 en matière d’aquaculture. Pour le moment, ils sont en train de faire le costing autour de 20 à 21 milliards de FCFA, à injecter dans le développement de l’entrepreneuriat », a-t-on appris.
Ce nouveau projet vise à encourager la production aquacole nationale, en appoint à la phase pilote qui à terme, a permis de porter la production nationale aquacole à 10 000 tonnes annuelles. Ce nouveau projet qui s’étendra aux régions de l’Ouest, le Nord, l’Extrême-Nord, le Sud, le Centre et le Littoral devrait booster la production nationale pour la porter à 25 000 tonnes par an.
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A priori, le projet ne vise pas la production de subsistance, mais une production tournée vers le marché. Le Cameroun développe déjà ce type d’approche de production avec le Projet de développement de l’élevage (Prodel) financé par la Banque mondiale, qui appuie uniquement les business-plans qui vise la production orientée vers le marché ; elle est également développée dans le projet de développement des chaînes de valeurs de l’élevage et de la pisciculture (Pdcvep) financé par la Banque africaine de développement (Bad), qui comporte un volet business et un volet développement de la production tourné vers les marchés ; non sans oublier le projet de commercialisation du bétail, financé par la Banque islamique de développement (Bid), qui envisage de construire 16 complexes commerciaux destinés à la valorisation de la production animale.
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Il faut préciser que les besoins de consommation en ressources halieutiques du Cameroun se situent autour de 500 000 tonnes, et que le pays en produit entre 235 000 et 240 000 tonnes. Le reste est comblé par les importations, chiffrées à 200 milliards par an selon les chiffres officiels.