Commerce extérieur : le Cameroun mise sur le cacao et le café pour accroître ses exportations vers la Russie
Le gouvernement doit au préalable, relever ses capacités de production et de transformation de ces deux produits agricoles.
D’après les données de l’Institut national de la statistique(INS), la Russie est absente du Top 10 des clients du Cameroun en 2021. Pourtant, le pays de Vladimir Poutine est le 4e fournisseur du Cameroun avec une valeur de 263,8 milliards de Fcfa (6,8% du marché camerounais) au cours de la période sous-revue. Si les exportations de la Russie ont décru dans un contexte de conflit avec l’Ukraine, celles du Cameroun restent faibles et peu diversifiées bien qu’elles aient été « multipliées par 16 ces deux dernières années » (après 188 millions de Fcfa en 2020, Ndlr) selon le Mincommerce. « La Fédération de Russie représente 6 à 7% des parts du marché avec le Cameroun, pour un volume en termes d’exportations assez faible ; autour de 96 milliards de Fcfa », fait savoir le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana dans une interview accordée à Cameroon Tribune.
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Pourtant, ces chiffres peuvent être améliorés si le Cameroun diversifie et améliore sa production et de transformation du cacao et du café. « Si je prends le cas du cacao, nous exportons des fèves. Et pendant le Sommet, on a vu beaucoup de tablettes de chocolats sur les tables. Ça veut dire que nous envoyons la matière première et que la plus-value est réalisée en Russie alors que ça devrait être l’inverse. Il faut que nous soyons à même de pouvoir transformer notre cacao. Les Russes consomment beaucoup de chocolat. Il nous faut produire du chocolat et exporter en produit fini vers la Russie », a indiqué le membre du gouvernement.
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De l’aveu de Luc Magloire Mbarga Atangana, l’augmentation des exportations vers la Russie dépend de l’offre abondante de qualité et de compétitivité. Sur le cas précis du cacao, le pays de Paul Biya peut déjà se prévaloir d’un grand atout pour avoir rejoint en juin dernier, la liste des pays détenteurs du ‘’Cacao fin’’ dans le monde c’est-à-dire, « qui a trait aux qualités qu’on appelle organoleptiques ; qui ont très bon goût, un très bon arôme », selon Michel Arrion, le Directeur de l’Organisation internationale du cacao (Icco).
Toutefois, le Cameroun doit au préalable, accroître sa production des fèves de cacao estimée à 295, 163 tonnes au cours de la campagne 2021-2022. Un chiffre qui n’atteint pas encore la moitié des 600 000 tonnes de cacao projetées pour 2025. Le volet transformation est toujours à la traîne. Au cours de la campagne 2020-2021 par exemple, sur une production commercialisée de les 292 471 tonnes, seules 62 341 tonnes de fèves ont été transformées soit 21,3%.
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Ces faibles performances sont également constatées dans la filière café. « J’ai eu à conduire en 2016, des journées économiques et commerciales camerounaises où il était question de faire de la Russie un hub pour l’ensemble de la sous-région en matière de café du Cameroun. Nous souhaitions vraiment faire de la Russie, le comptoir du café du Cameroun. Ce projet n’a pas pu se réaliser à ce jour à cause de la chute drastique de notre production de café. Donc il nous faut accroître de manière sérieuse notre production pour pouvoir espérer tirer avantage de ce marché », a reconnu Mbarga Atangana.
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Le Mincommerce ne fait mention des mesures spécifiques prises ou envisagées jusqu’’ici pour changer la donne mais c’est plutôt une passe à son collègue en charge de l’Agriculture et du développement rural(Minader) de qui la hausse de performances agricoles est attendue-ou du moins-espérée, au regard de la multitude de programmes en cours. Mais en attendant, les chiffres sur la filière sont eux-aussi, peu reluisants. Au cours de la campagne caféière 2021-2022, le pays n’a produit que 11 557 tonnes de café soit une baisse de 599 tonnes (-4,92%).
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