Le Cameroun crée un parc marin pour réduire l’incursion des pêcheurs industriels dans sa frontière avec la Guinée équatoriale
Outre le filtrage des entrées des pêcheurs industriels étrangers, le parc « Manyange na Elombo » va jouer un rôle de régulateur des activités dans cette zone frontalière.
« Manyange na Elombo », tel est le nom de baptême du nouveau parc marin de 110 300 ha que vient de créer Joseph Dion NGUTE, le Premier Ministre, dans la zone frontalière du Cameroun et de la Guinée Equatoriale (région du Sud). Ce parc, explique le PM dans un décret signé à cet effet, va permettre de « limiter l’incursion des pêcheurs industriels qui appauvrissent la mer en poissons ; de protéger les zones de frayères et de préserver certaines espèces halieutiques à l’exemple de la tortue marine, du lamantin d’Afrique et du dauphin à bosse ».
Au-delà de la lutte contre l’intrusion des pêcheurs étrangers, l’initiative du Premier Ministre camerounais a un penchant protectionniste. Dans ces eaux camerounaises situées dans la zone maritime frontalière entre le Cameroun et la Guinée équatoriale, les pêcheurs artisanaux camerounais subissent la loi des industriels étrangers. Avec la création de « Manyange na Elombo », Joseph Dion Ngute veut donc donner plus de place aux pêcheurs artisanaux camerounais.
Le parc marin servira aussi de régulateur des activités de toutes sortes dans la zone. Selon le Premier Ministre, « Toute activité humaine susceptible de porter aux objectifs du parc national marin Manyange na Elombo et sa zone tampon ne peut être entreprise qu’au terme des études d’impact environnemental dûment approuvées par l’administration compétente ».
Le va également promouvoir les sources potentielles de revenus à travers le développement de l’écotourisme et la pêche artisanale durable.
Selon les données officielles, les produits (bars, bossus, capitaines, machoirons, crevettes, etc.) issus de la pêche artisanale sont estimés entre 30 et 35 000 tonnes. Pour une demande qui tourne autour de 500 000 tonnes par an. Pour réduire le gap entre la demande et l’offre, le gouvernement doit importer environ 181 678 tonnes de poissons chaque année.