Le Cameroun cherche 2000 milliards pour financer ses projets énergétiques
Outre l’aménagement hydroélectrique de Bini à Warack dont le financement a été suspendu depuis 2019 par le partenaire financier chinois ICBC, le gouvernement peine à trouver des fonds pour la construction d’une demi-douzaine de barrages.
La production énergétique est passée de 822 MW en 2008 à 1540 MW à mars 2022, soit une augmentation de 87,34% des capacités installées. 3500 milliards de FCFA de financements ont été mobilisés pour parvenir à ce résultat, soit 2 000 milliards Fcfa en production, 1 000 milliards de Fcfa en transport d’électricité et 500 milliards Fcfa dans la distribution de l’électricité. Selon les projections du gouvernement, cette puissance sera portée à 2000 Mw à l’horizon 2024 avec la mise en service de l’aménagement hydroélectrique de Nachtigal, d’une capacité installée de 420 Mw, et des centrales solaires à construire dans le réseau interconnecté Nord (Rin), dont les deux centrales solaires modulaires avec batteries de stockage d’une capacité cumulée de 30 Mw. Si le gouvernement dispose encore d’un important portefeuille de projets à réaliser dans ce secteur pour sortir le Cameroun du noir, la poursuite des investissements est hypothéquée par l’absence de financements. Le problème se pose, notamment, avec le projet hydroélectrique de Bini à Warack dans l’Adamaoua, d’une capacité de 75 Mw.
Ce barrage est censé être d’un apport important pour le renforcement et la stabilisation de la fourniture de l’électricité dans le Rin, actuellement adossé sur le barrage de Lagdo qui ne produit plus que 24 Mw pour 75 Mw de capacité installée. Le partenaire financier chinois ICBC avait décidé, en novembre 2019, de suspendre le financement de ce projet, « bien que le gouvernement ait d’ores-et-déjà honoré ses conditions préalables, notamment le paiement des 23 milliards Fcfa au titre des conditions de mise en vigueur du prêt », signale le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee). Outre Bini à Warack, au cours des cinq prochaines années, les projets déjà maturés et en attente de démarrage effectif dans le secteur énergétique portent sur une enveloppe globale de 2000 milliards de FCFA. Il s’agit, dans le détail, de la centrale thermique à gaz de Limbe (350 Mw), des barrages hydroélectriques de Grand Eweng (1000 Mw), Chollet (600 Mw), Kikot (500 Mw), Katsina Ala (285 Mw), Menchum (72 MW), entre autres.
