Le Cabinet BFC et M&L Consulting se déchirent autour de la paternité du Cabef
BFC, l'institution dirigée par Lucien Nzomo Mviena, accuse les responsables du Cabef d'avoir plagié le projet de forum dont les travaux se sont achevés ce vendredi 9 septembre 2022 à Douala. Nathalie Lum, présidente du Cabef 2022 parle plutôt d'allégations fallacieuses de la part du cabinet BFC.
Le cabinet camerounais Business Facilities Corporation (BFC), spécialisé dans le développement de projets à fort impact, accuse le Central Africa Business Energy (Cabef), (plateforme d’échange et de réflexion pour la sous-région Afrique centrale et les pays voisins), de violation de ses droits de propriété intellectuelle. Concrètement BFC estime que le Cabef dont le tout premier forumprésenté «comme une plateforme de rencontre pour la sous-région et les pays voisins avec pour objectif le développement de l’industrie énergétique régionale» s’est ouvert jeudi 08 septembre à Douala, est une copie conforme du Cemac Business Energy Forum (Cbef), dont elle s’attribue la paternité.
Pour justifier cette prétention, la structure révèle que le Cbef tout comme le savoir-faire, l’ingénierie et les images qui ont été mis à contribution pour son organisation en 2021 à Brazzaville au Congo, sont enregistrés sous la rubrique « marque de service » à l’Organisation africaine pour la propriété intellectuelle (OAPI) depuis le 21 janvier 2022. «nous constatons à ce jour que l’organisation nommée Central Africa Business Energy Forum (Cabef) continue d’exploiter de façon illégale et illicite, les contenus représentant notre savoir-faire et notre expertise, à des fins commerciales, et ce, malgré les mises en garde que nous lui avons adressées», peut-on lire dans un communiqué signé par Lucien Nzomo Mviena, le Directeur général de Business Facilities Corporation (BFC). Fort de ce constat, ce dernier a de nouveau exigé, «une cessation d’usage illégal et illicite, et à des fins commerciales du savoir-faire, et expertise de Bfc».
Toutefois, ni ces injonctions renouvelées, encore moins le tribunal de première instance de Bonanjo à Douala, qui a été saisi le 30 août d’un référé d’heure à heure par BFC, n’ont pu empêcher l’ouverture des travaux du Cabef, qui ont débuté le 08 septembre 2022 à Douala. Selon des informations obtenues à bonne source, on doit le maintien de ce statu-quo à l’action silencieuse de Gabriel Mbaga Obiang Lima, ministre équato-guinéen chargé des hydrocarbures. Ce fils du président Obiang Nguema aurait facilité la présence de plusieurs membres du gouvernement de la sous-région, dont le Premier ministre camerounais, Joseph Dion Ngute, qui s’est fait représenter par le ministre des Mines, de l’industrie et du développement technologique, Gabriel Dodo Ndoke.
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C’est sans aucun doute ce qui justifie la sérénité à peine voilée qui transparaît du communiqué rédigé par Nathalie Lum, la Présidente du Cabef en réponse aux accusations du BFC. «notre attention a été attirée sur le fait qu’une certaine organisation basée à Douala-Cameroun, allègue à travers plusieurs publications sur les réseaux sociaux que, nous utilisons illégalement son image, son logo, son savoir-faire et son expertise pour l’organisation de l’édition 2022 du Central Africa Business Energy Forum. Ces allégations sans fondement et véhiculées notamment sur des plateformes professionnelles telles que Linkedin et Twitter sont utilisées comme pierre d’achoppement pour la tenue et la réussite du Cabef 2022», a-t-elle indiqué dans le communiqué. Et d’ajouter que «le Cabef a pris des mesures appropriées pour répondre à ces allégations sans fondement (…..). Nous travaillons sans relâche pour mettre en place des protocoles de sûreté et de sécurité, et prendre toutes les dispositions nécessaires pour garantir à nos invités des sessions riches, stimulantes et percutantes à Douala»
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Le Central Africa Business Energy va entrer en gare ce vendredi 09 septembre 2022, sans que Lucien Nzomo Mviena n’ait pu obtenir gain de cause. Mais il ne démord pas. Dans sa requête au président du tribunal de première instance de Bonanjo, le directeur général de BFC réclame également plus de 150 millions de FCFA représentant les honoraires qui doivent être versés à la structure dont il a la charge pour l’expertise apportée dans le cadre de l’organisation opérationnelle du Cbef au Congo-Brazzaville. En effet, selon des informations obtenues auprès de sources crédibles par EcoMatin, les organisateurs du CBEF 2021 que sont le ministère équatoguinéen des Mines et des Hydrocarbures, M&L Consulting (organisatrice du Cabef 2022) et BFC se sont brouillés sur la gestion financière de l’évènement. N’ayant pas été payé et ne détenant pas de contrat formel qui le lie à ces deux autres partenaires, BFC s’est empressé de déclarer le CBF à l’OAPI, ainsi que l’ingénierie nécessaire à sa conception.
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