La SONARA débute le raffinage du pétrole lourd en décembre
La première phase de son projet d’extension et de modernisation est achevée et les essais pour le démarrage des nouvelles unités sont en cours. L’assurance est du ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba devant la représentation nationale.
Le projet d’extension et de modernisation de la Société Nationale de Raffinage (SONARA) commencera bientôt à produire ses premiers résultats. En défendant une enveloppe budgétaire d’un montant de 202 milliards 672 millions 88 mille FCFA, pour l’exercice 2019 en faveur du département ministériel dont il a la charge, Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau et de l’Energie (MINEE) a annoncé le début imminent, plus précisément en décembre de cette année, du raffinage par la SONARA du pétrole lourd camerounais et même celui des autres pays de la zone de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). En dépit du retard enregistré dans le démarrage des nouvelles unités de la SONARA, du fait de l’absence du personnel expatrié dédié aux essais avant la mise en service pendant le mois d’octobre 2018, Gaston Eloundou Essomba a rassuré que la première phase du projet d’extension et de modernisation dans la perspective de la connexion des nouvelles unités en vue de l’accroissement des capacités de production est achevée. Et, les essais pour le démarrage des nouvelles unités sont en cours. Ledit démarrage est prévu avant la fin de l’année 2018 et le processus de mobilisation des financements de la deuxième phase est en cours, précise-t-il. Cette modernisation fera passer la capacité de production annuelle de 2,1 millions de tonnes à 3,5 millions de tonnes.
Néanmoins, a tenu à rappeler le MINEE, pour l’exercice 2018, la SONARA a mis sur le marché national un volume de produits pétroliers de 221 286 m3 issu de la production avant l’arrêt technique des unités de raffinage survenu en avril 2018, décliné en 63 666 m3 de Super, 112 674 m3 de gasoil, 30 570 m3 de Dual Purpose Kerosen (jet A1 et pétrole lampant) et 14 376 m3 de Fuel, entre janvier et avril 2018. Mais pendant son arrêt technique, la SONARA a réalisé des importations d’un volume global de 963 559 m3 de produits pétroliers dont 354.046 m3 de super, 458.619 m3 de gasoil, 129.225 m3 de DPK (jet A1 et pétrole lampant) et 21.669 qui ont été mis sur le marché national au 31 octobre 2018. Quant aux autres marketers, ils ont réalisé des importations de 411 520 m3 de produits pétroliers répartis en 166 365 m3 de super, 175 770 m3 de gasoil 62 705 m3 de DPK et 6 680 m3 de fuel au 30 septembre 2018.
Pour ce qui est des capacités de stockage des produits pétroliers et du gaz domestique, elles ont augmenté, atteignant les 132 500 m3 en 2018 pour la SONARA, avec un bac de stockage de brut d’une capacité de 72 500 m3 ; deux bacs de 15 000 m3 chacun pour le stockage du jet A1 et du Supercarburant ; deux bacs de 15 000 m3 chacun pour le stockage du gasoil. Pour le gaz domestique (GPL), les capacités de stockage ont été portées de 6 488 TM à 7 488 TM en 2018, avec deux nouvelles sphères d’une capacité de 500 TM chacune, construites par la SNH à Bipaga. Au cours des neuf premiers mois de 2018, informe-t-on, une quantité de 79 428 TM de GPL a été importée contre 71 068 TM au cours de la même période en 2017, soit un taux de croissance de 11,8%, preuve que le marché du GPL est loin d’être saturé.
S’agissant de la mise en œuvre du projet du Pipeline pétrolier Limbe-Douala-Edéa-Yaoundé, le MINEE a précisé que seuls les travaux des Commissions de Constat et d’Evaluation (CCE) dans les départements du Fako, du Moungo et du Wouri ont été effectués. Mais, souligne-t-il, le contrat de base étant devenu caduc, il a été demandé au partenaire privé de revoir le modèle financier du projet car le modèle initial présente un risque d’exposition de l’Etat au paiement des subventions sur le transport des produits pétroliers et une augmentation des prix à la pompe pendant la période d’exploitation.
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Opérationnalisation de la SONATREL
Entre autres projets qui attendent le MINEE dans les prochains jours il y a l’opérationnalisation de la Société Nationale de Transport de l’Energie Electrique (SONATREL). Pour cela a indiqué Gaston Eloundou Essomba, devant les députés, les contrats de concession de transport et de gestion du réseau de transport ont été signés le 27 avril 2018 entre l’Etat et la SONATREL. Le concessionnaire ENEO assume les fonctions de gestionnaire de transport pour une période transitoire s’achevant le 31 décembre 2018. Ladite période permettra de finaliser certaines actions préalables notamment, le transfert des actifs de transport et des ressources humaines à la SONATREL. Il y a également, le projet de fourniture et d’installation de deux bancs de transformateurs à Oyomabang et à Bekoko. Ce projet d’un coût global de 17 milliards de FCFA est financé par le Budget d’Investissement Public (BIP 2017), précise-t-on. Il consiste en l’augmentation des capacités de transformation des postes d’Oyomabang (Yaoundé) et de Bekoko (Douala), afin de les porter à une capacité de 180 Méga Volt Ampères (MVA). Le début de la fabrication desdits transformateurs est tributaire du paiement de l’avance de démarrage qui reste attendu, informe le MINEE.
On note également le projet de construction de la ligne de transport d’énergie électrique 225kV entre Nkongsamba-Bafoussam et Yaoundé-Abong-Mbang, la construction du poste THT 225/90/30kV à Bafoussam ainsi que les extensions des postes d’Ahala, d’Abong-Mbang et Bekoko. Ce projet vise principalement à interconnecter le Réseau Sud à celui de l’Est à travers le poste d’Abong-Mbang. Les études d’Avant-Projet Sommaire (APS) sont achevées et le gouvernement a signé un contrat commercial avec l’entreprise Indienne KALPATARU. La convention de financement d’un montant de 110 millions de Dollars US a été signée avec Exim Bank India. Le partenaire a finalisé les études et est mobilisé sur le terrain. Le contrat avec la maîtrise d’œuvre a déjà été signé. Autre projet, celui de construction de la ligne de transport d’énergie électrique 225kV entre Tibati et Ngaoundéré et un poste 225/90/30kV ainsi qu’une ligne de distribution 30 kV entre Tibati et Ngaoundal. Ce projet vise à évacuer une partie de l’énergie qui sera produite à Bini A Warak vers Tibati et à interconnecter le Réseau Sud et le Réseau Nord. A ce jour, l’ensemble des études notamment celles d’avant-projet sommaire, avant-projet détaillé et d’impact environnemental et social sont achevées. Les processus de sécurisation foncière et de mobilisation du financement sont en cours.
Enfin, le projet de construction de la ligne de transport d’énergie électrique 225 kV entre Ebolowa et kribi, la ligne 90 kV entre Njom-Yekombo et Mbalmayo et le poste 225/90/30 kV à Kribi. Ce projet vise l’évacuation d’une partie de l’énergie produite à Memve’ele, la sécurisation de la zone industrialo-portuaire de Kribi en énergie électrique et le raccordement du barrage hydroélectrique de Mekin au Réseau Interconnecté Sud (RIS). A ce jour, précise le MINEE, l’ensemble des études notamment celles d’avant-projet sommaire, avant-projet détaillé et d’impact environnemental et social est finalisé. La mobilisation du financement dudit projet dont le coût est estimé à environ 151 millions de Dollars US auprès de la ICBC (Industrial and Commercial Bank of China), est en cours.
La concession d’ENEO renouvelée pour une durée de 10 ans
Le bail d’ENEO Cameroun, filiale du britannique Actis va donc continuer. L’avenant n°3 au contrat de concession d’ENEO a été signé le 1er novembre 2018 pour une durée supplémentaire de 10 ans et ENEO a été également désigné comme offtaker de l’énergie qui sera produite par l’aménagement hydroélectrique de Nachtigal, informe le MINEE. Ledit avenant prévoit comme nouvelle obligation contractuelle l’augmentation du taux d’accès à l’électricité notamment, en milieu rural et la réhabilitation des barrages hydroélectriques de Songloulou, Lagdo et Edéa.
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