La société civile africaine hausse le ton contre la privatisation de l’eau sur le continent
Elle annonce de ce pas plusieurs actions allant dans ce sens, au cours de la deuxième édition de la semaine africaine d’action contre la privatisation de l’eau, qui va se tenir du 11 au 14 octobre 2022. Il s'agit notamment des marches de protestation et des réunions publiques.
La société civile africaine accentue la pression sur les Etats africains afin que ceux-ci mettent un terme à la privatisation de la gestion de l’eau potable, qui d’après elle, serait à l’origine de plusieurs incidents majeurs qui mettent à mal le bien être de la société. En effet, au cours de la 2ème édition de la semaine africaine d’action contre la privatisation de l’eau qui aura lieu du 11 au 14 octobre 2022, elle annonce sous l’égide de la coalition Our Water Our Right Africa composée d’activistes camerounais, gabonais, nigérians, kényans et sénégalais entre autres, des réunions publiques, des points de presse, des marches de protestation et des réunions avec les décideurs politiques entre autres. Ces organisations reprochent aux Etats africains le fait qu’ils confient la gestion de l’eau potable à des sociétés privées, rendant ainsi difficile l’accès à cette denrée naturelle aux populations entre autres. « Lorsque les communautés sont privées d’un droit fondamental qui garantit leur existence et le lien qui les a maintenues liées à leurs cultures et à leurs spiritualités pendant des générations, elles finiront par cesser d’exister. C’est pourquoi les communautés mènent une résistance à ce que des entreprises comme Veolia et des institutions comme la Banque mondiale commercialisent l’eau sur le continent africain. Mais notre message est clair. Nous ne voulons pas que nos systèmes d’eau soient privatisés » précise Akinbode Oluwafemi, directeur exécutif de Corporate Accountability and Public Participation Africa (CAPPA). Une organisation panafricaine qui milite pour les droits de l’Homme à l’accès aux ressources naturelles.
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Ces actions qui sont annoncées par la société civile, vont s’ajouter à plusieurs autres, menées au cours de la 1ère édition qui s’est tenu à la même période que cette année, avec pour point culminant le lancement du mouvement africa must rise & resist water privatization. Ce dernier, toujours en activité, a pour objectif de donner à voir la menace que représente la privatisation de l’eau sur les populations. « Les communautés sont les gardiens de notre patrimoine. Les cours d’eau, les rivières et les ruisseaux qui ont nourri des générations se trouvent dans les collectivités. Le leur retirer sous quelques prétextes que ce soit revient à les priver de leur patrimoine. Ce que veulent les communautés, c’est un contrôle démocratique, un système qui leur donne la parole » a précisé Sani Baba Mohammed, Secrétaire régional pour l’Afrique et les pays arabes. Ces organisations qui militent pour l’arrêt de la privatisation de l’eau par les Etats africains, voudraient que les gouvernements s’investissent plutôt dans des systèmes d’eau publics qui incluent une participation publique significative à la gouvernance de l’eau, avec un accent particulier sur les perspectives de ceux qui sont généralement exclus des processus de prise de décision, notamment les femmes, les personnes à faible revenu et les communautés rurales.
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Il convient de préciser que l’Etat du Cameroun n’est pour autant ciblé par cette lutte. Lui qui, après plus de 10 années de privatisation du secteur de l’eau, a décidé en 2016 d’y mettre un terme et de confier la gestion à la Camwater (Cameroon Waters Utilities Corporation), entreprise à capitaux publics.