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La Socapalm toujours sur le gril des défenseurs des droits humains et de l’environnement

La Société camerounaise de palmeraies (Socapalm) fait régulièrement l’objet d’accusations dans le cadre de ses activités, notamment le non-respect des normes environnementales, une mise à l’étroit des communautés, et une politique jugée esclavagiste à l’égard de ses employés. Des organisations de la société civile œuvrent à la contraindre au respect de ses engagements à travers des procédures pendantes devant les juridictions. Néanmoins, elle a toujours rejeté ces accusations en soutenant qu’elle œuvre au développement socio-économique des régions dans lesquelles elle est implantée.

En l’espace de 12 mois, la Société camerounaise de palmeraies du Cameroun (Socapalm) a fait deux sorties pour exprimer sa position sur des accusations formulées contre elles par des défenseurs des droits humains et de l’environnement. Le 23 juin 2021, l’entreprise réagissait à un rapport de l’ONG néerlandaise Milieudefensie, repris par EcoMatin au sujet de la controverse autour de sa certification RSPO. Le 23 juin 2022, soit un an jour pour jour, la Socapalm s’est également sentie contrainte de réagir à un article publié par nos confrères de Jeune Afrique, et relayant une communication de l’Association Sherpa, concernant une procédure engagée en France contre le Groupe Bolloré, présenté comme l’un des actionnaires du Groupe Socfin, dont la Socapalm est l’une des filiales en Afrique.

Lire aussi : La Socapalm annonce une production de 152 323 tonnes d’huile de palme en 2021

Ces estocades d’ONG engagées pour la défense des droits des communautés impactées par les activités de la Socapalm, ainsi que des défenseurs de l’environnement, reflètent l’envers du décor des activités de ce mastodonte de l’agro-industrie camerounaise, dont les chiffres dans sa branche d’activité sont pourtant sans équivoque. En 2021, l’entreprise revendique un chiffre d’affaires de 75,2 milliards de FCFA, avec une production d’huile de palme brute de 152 323 tonnes, soit une augmentation de 5% en glissement annuel par rapport à l’exercice 2020. La filiale camerounaise du groupe Socfin a en outre réalisé des dividendes de 15,5 milliards de FCFA à distribuer aux actionnaires. Il va sans dire qu’économiquement, l’entreprise peut se targuer d’être le leader de sa branche d’activité au Cameroun, mais elle doit consentir à plus d’efforts pour consolider ses actions en matière de développement durable.

Lire aussi : La Justice française veut contraindre Socapalm au respect des droits de ses employés

La carte défensive

Grosso modo, il est reproché au Groupe Bolloré auquel les organisations de la société civile regroupées autour de Sherpa prêtent des ramifications au sein de la Socapalm, son refus d’exécuter un plan d’actions visant à trouver des solutions durables aux problèmes sociaux, environnementaux et fonciers affectant les communautés riveraines et les travailleurs. A la Cour d’Appel de Versailles en France, face au refus de Bolloré d’exécuter ce plan d’actions, les organisations ReAct, GRAIN, FIAN-Belgium, Pain pour le prochain, SYNAPARCAM, FODER, SNJP, l’Amicale des Riverains d’Edéa et le syndicat SATAM, ont obtenu des juges le 9 juin dernier, que cette affaire soit jugée dans le fond. La procédure est en cours. Pour Rodrigue Ngonzo, de l’ONG Forêts et Développement Durable (Foder), « le respect des droits humains et de l’environnement est une obligation non négociable à laquelle doit s’astreindre toute entreprise. Bolloré doit veiller à ce que les activités de la Socapalm contribuent à améliorer les conditions de vie des populations riveraines en maintenant leur environnement sain et non pas à les dégrader comme cela a été observé dans le Sud du Cameroun. »

Lire aussi : Bvmac : l’action Socapalm en hausse de 25% au 1er trimestre 2022

Au demeurant, la Socapalm a, dans sa mise au point du 23 juin dernier, indiqué que « la Socapalm n’est pas une filiale directe ou indirecte du Groupe Bolloré. Enfin, ni la Socapalm ni le Groupe Socfin ne se sont engagés à la mise en œuvre d’un quelconque « plan » sous l’égide de l’OCDE », lit-on dans le communiqué publié sur son site. Et de renchérir : « la Socapalm s’est fixée pour mission de favoriser le développement socio-économique à long terme des régions rurales où elle est implantée, tout en renforçant et en protégeant les droits des communautés, leur qualité de vie et l’environnement ».

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