La situation financière d’EDC toujours précaire malgré une hausse de 520% de son bénéfice
Cette entreprise publique de patrimoine du secteur de l’électricité au Cameroun affichait, il y a un an, un bénéfice de 572,7 millions de FCFA.
Electricity Development Corporation (EDC), entreprise publique de patrimoine du secteur de l’électricité a terminé l’année 2022 sur une note mitigée. Réuni le 20 juillet dernier en session ordinaire, le conseil a approuvé les comptes de l’établissement. D’après les données consultées par EcoMatin, la société enregistre un bénéfice net après impôt de 3,1 milliards de FCFA en 2022 contre 572,7 millions de FCFA il y a un an. Cela représente une hausse de 2,6 milliards de FCFA (+520%). Le chiffre d’affaires s’élève quant à lui à 10,6 milliards contre 10,2 milliards de FCFA en glissement annuel.
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Globalement, l’entreprise lie ces performances à une gestion efficace des ressources qui lui sont allouées. «C’est un ensemble des réformes qui ont concouru à ces résultats, notamment la mise en place des manuels de procédures dans la gestion, la rationalisation des dépenses, en priorisation de ces dépenses mais également l’amélioration de la qualité de dépense. Au niveau du personnel, nous avons mis en en place d’un système biométrique… », renseigne une source à Electricity Development Corporation.
Bien que ces performances haussières et explosives, apprend-on, aient valu au top management de la société des félicitations pour « bons résultats obtenus », le Conseil déplore cependant la situation financière de la société qui demeure « toujours précaire ».
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En effet, EDC éprouve depuis des années déjà, d’énormes difficultés dans le recouvrement de la redevance d’eau qui constitue sa principale ressource de revenu. « Nous avons du mal à recouvrer nos recettes comme il se doit », nous souffle une source au sein de la société.
Cette situation découle d’une accumulation des impayés de la part du distributeur Eneo. Ce dernier qui décrie également son incapacité à honorer ses engagements faute de l’insolvabilité de de l’Etat. Actis, maison mère d’Eneo, réclame une ardoise de 186 milliards à l’Etat et ses démembrements.
Le plan de réforme du secteur de l’électricité 2023-2030 de l’Etat du Cameroun, qui comporte un plan d’urgence transport-distribution à mettre en œuvre sur la période 2023-2026 en guise de phase I, signale que les recettes collectées dans le secteur sont en dessous des charges, générant ainsi un déficit de trésorerie sur l’ensemble des opérateurs du secteur. Le secteur enregistre un déficit en trésorerie d’environ 29 milliards à fin mars 2023.
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Du coup, l’Etat a décidé d’implémenter un système de compensation pour éviter à EDC de tomber dans l’inertie. Concrètement, il s’agit d’un règlement croisé de la dette entre l’Etat Eneo et EDC. « En terme simple la dette de EDC sur Eneo, est considéré comme paiement pour celui-ci sur la facture que lui doit l’Etat, par contre comme EDC est une entité publique, l’Etat dont à travers le Minfi lui alloue les fonds pour son activités », éclaire la même source.
Notons aussi qu’EDC a réussi, en mai 2023, l’opération de mise en service de la première turbine de l’usine de pied de Lom Pangar permettant ainsi d’éjecter sur le réseau les premiers mégawatts de cette centrale située dans l’Est du pays. Ce qui a permis de réaliser des économies annuelles de 12 milliards de FCFA, argent jadis dépensé pour l’achat des combustibles destinés à la centrale thermique.
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