La SABC tire les premières leçons de la Covid-19
Le choc de la pandémie sur les entreprises a été violent, mais celles qui font preuve d’une gouvernance plus rigoureuse résistent le plus
La pandémie de Coronavirus qui continue de préoccuper les gouvernements du monde n’épargne pas les entreprises, dont celles du Cameroun. Emmanual de Tailly, directeur général du groupe SABC l’a reconnu, lors d’une discussion avec des journalistes. « Nous avons dû apprendre de cette pandémie, et prendre des décisions très rapidement. La plus grande complexité était de continuer avec nos actions de responsabilité sociétale, tout en intégrant des interventions nouvelles, suite à diverses sollicitations dont nous avons fait l’objet, de la part de nos clients pour des retards de paiement, ou de nos fournisseurs pour des difficultés temporaire », a expliqué le responsable de la plus importante entreprise de la Zone CEMAC.
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Dans son rapport préliminaire sur les conséquences économiques de la pandémie au Cameroun, le gouvernement reconnait que les mesures de confinement (qui ont entrainé une baisse de la fréquentation des espaces de consommation des produits brassicoles) ont eu un impact négatif sur l’activité brassicole. Et pourtant, très peu de mesure ont été spécifiquement prises en faveur de ce secteur, où les prix demeurent fixés par l’administration et les exigences règlementaires encore nombreuses.
Le Coronavirus est venu rajouter une dose de complexités. Le groupe a débuté l’année 2020 sur l’inauguration d’une nouvelle unité de production à Douala. Mais il n’est pas certain, que la production de la première année puisse trouver un marché qui absorbera la globalité de l’offre ainsi renforcée. Dans le même temps, il doit faire avec un environnement économique qui traverse de nombreux défis, dont des crises sécuritaires, et la crise économique causé par le Coronavirus.
Pour SABC comme toutes les autres entreprises, il a fallu apprendre à continuer d’être en activité, dans un environnement complètement incertain. De nouvelles données comme la distanciation sociale, le télétravail ou encore la rotation sont venus se rajouter et porte un coup au fonctionnement des sociétés. Le gouvernement camerounais a pris un ensemble de mesures en faveur du secteur privé dans le cadre de sa réponse à la covid-19. Une des décisions a été celle de débloquer d’urgence les remboursements des crédits de TVA.
Ces efforts sont salués par plusieurs chefs d’entreprise, mais ils les jugent insuffisants. En ces moments difficiles, les banques se sont montrées assez restrictives. En l’absence de directives précises de la Banque centrale (BEAC) sur la gestion des crédits en période de pandémie, elles ne se positionnent pas comme des appuis pertinents pour les sociétés, surtout les moyennes et les plus petites. Lors de son dernier communiqué de politique monétaire, la BEAC a indiqué qu’elle avait adopté le principe d’admettre en refinancement certaines obligations même des entreprises privées. Mais les détails de cette initiative ne sont pas encore rendus publics.
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Les assureurs eux aussi n’ont pas été d’une grande implication aux côtés des entreprises. Ils ont continué de collecter des primes. « Durant la période où le nombre de passagers par véhicule de transport était limité, les assurances ont continué de nous prendre des primes pour le nombre total de places couvertes, alors même que nous transportions désormais moins de personnes. Nous nous serions attendus tout au moins à une baisse des primes pour les ramener au niveau du nombre de passagers », a confié le responsable d’une société de transport qui a requis l’anonymat, selon des propos rapportés par l’Agence Ecofin.