La production nationale de maïs enregistre un déficit de 500 000 tonnes en 2019
Pour le compte de cette année, le pays avait produit 2,3 tonnes de maïs pour une demande qui se chiffrait à 2,8 millions de tonnes. Face à une demande qui n’est toujours pas satisfaisante, l’importation de cette céréale reste d’actualité.
Le déficit de production de 71,5% de gritz de maïs enregistré par la Maïserie du Cameroun (Maïscam) en 2020, est un indicateur qui témoigne d’une tendance baissière de la production globale de cette céréale au Cameroun lors de la précédente campagne agricole, quoique les chiffres officiels de 2020 n’ont pas encore été rendus publics par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader). En 2019, la demande nationale se situait autour de 2,8 millions de tonnes, alors que le Cameroun en avait produit 2,3 millions de tonnes. Il se dégageait alors un déficit de 500 000 tonnes, lequel était de 0,6 million de tonnes l’année d’avant, contre une production annuelle de 2,2 millions de tonnes. Il est très peu probable que ce gap soit comblé durant la campagne 2020, qui a été sérieusement perturbée par la pandémie de Coronavirus, et bien d’autres difficultés inhérentes à la filière.
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Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural Gabriel Mbaïrobé, l’a rappelé fort à propos au cours d’une réunion du conseil de cabinet en février 2019. Il déplorait alors « l’enclavement des bassins de production, les difficultés d’accès au foncier, le coût élevé des engrais et pesticides, la faible accessibilité aux semences améliorées et une mécanisation insuffisante ». Pour résoudre ces pesanteurs à la production du maïs à grande échelle, celui-ci préconisait alors d’« augmenter la production locale du maïs, envisager l’implication du secteur privé dans la production à grande échelle, la création de nouvelles variétés de semences, la facilitation de l’accès aux intrants agricoles, la mise à disposition des producteurs des pools d’engins et surtout la construction des infrastructures de traitement après les récoltes ».
« L’Afrique ne doit plus importer pour manger »
L’écart presque toujours abyssal entre la demande nationale évaluée à 2,8 millions de tonnes par an, et l’offre de production locale est sujet à des importations inévitables pour éviter d’exacerber l’insécurité alimentaire dans la filière. Et pourtant, en 2011, lors du comice agropastoral à Ebolowa dans la région du Sud, le chef de l’Etat Paul Biya faisait déjà le constat de l’insuffisance de certaines productions parmi lesquelles le maïs, dont l’importation contribuait à déséquilibrer gravement la balance commerciale du Cameroun.
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Selon les statistiques rendues publiques en 2019 par l’Agence de Promotion des Investissements (API), les importations de maïs et de ses produits dérivés (gritz) sont évaluées à près de 150 milliards FCFA chaque année. « Nous devons absolument nous libérer de cette dépendance. Comme l’ont si bien relevé, dans la Déclaration de Yaoundé, les participants à la Conférence internationale – Africa21, je cite : * l’Afrique ne doit plus importer pour manger*. S’il faut garder une idée forte de cette conférence, c’est celle-ci : l’Afrique ne doit plus importer pour manger », sensibilisait le président de la République dans son discours d’ouverture de ce rendez-vous du monde agricole. Et pourtant, les sociétés brassicoles qui représentent une part importante dans la consommation du maïs au plan local pour la production des boissons dérivées, sont contraintes de continuer d’importer pour éviter de se retrouver en rupture de stocks.
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