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La Cemac explique la réduction du portefeuille des projets communautaires

Les Etats devront mobiliser jusqu’à 2 820 milliards Fcfa pour leur réalisation d’ici 2021.

La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) reconnaît que la phase I du Programme économique régional (PER) 2010-2015 a fait l’objet d’une mise en œuvre insuffisante. En conséquence, pour la phase II, qui couvre la période 2017-2021, les chefs d’Etat de la communauté ont prescrit que les structures opérationnelles de la Cemac se focalise sur un portefeuille « limité et réaliste » de projets phares, « susceptibles d’accélérer l’intégration physique et commerciale de la Cemac » à l’horizon 2021. Des 84 projets intégrateurs de cette phase, seuls 12 sont retenus comme prioritaires. Ils portent sur cinq axes : les corridors régionaux de transport (axe 1) ; la production et l’interconnexion énergétique (axe 2) ; le marché unique (axe 3) ; la libre circulation des personnes, des biens et des services (axe 4) ; le capital et la diversification économique (axe 5).

« En effet, les projets contenus dans les autres programmes du PER n’ont pas atteint le degré de maturité et de préparation requis pour être présentés aux bailleurs », rapporte le groupe de travail mis sur pied le 13 septembre dernier à Malabo. Il s’agit, dans le détail, des programmes 3 (boucle ferroviaire Cemac), 7 (étude pour la mise en place d’un satellite Afrique centrale), 10 (Interconnexion des administrations douanières de la Cemac), et 13 (Programme régional de mise à niveau).


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Selon le groupe de travail mentionné supra, parmi les impacts attendus de l’exécution des 12 projets sélectionnés, il y a en premier l’accélération du bitumage des tronçons routiers situés sur les corridors de transport qui relient les Etats-membres de la Cemac, notamment toutes les capitales entre elles. « Le bitumage de ces tronçons doit permettre d’optimiser les conditions de déplacement en temps et en coûts, et ainsi augmenter le volume du trafic passagers et des marchandises entre les Etats-membres, contribuant ainsi à l’intégration physique et commerciale de la communauté. D’ici 2021, l’intégration physique de l’espace communautaire et la facilitation des transports permettra de doper de plus de 30% des échanges commerciaux au sein de la Cemac », projettent les experts.


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Le deuxième impact attendu de l’exécution de ces projets est la fluidification du transport des marchandises entre les ports maritimes existant qui sont congestionnés (Douala notamment) et les grands centres de consommation enclavés comme N’Djamena et Bangui. Il est aussi question d’assurer aux habitants de la zone Cemac une fourniture énergétique stable, bon marché et accessible à tous. Ainsi, 5 millions de personnes supplémentaires auront accès à l’électricité grâce à une production électrique plus importante et mieux partagée. L’on s’attend également à la mise en place des postes frontières entre les différents pays voisins de la zone Cemac pour promouvoir l’intégration, la libre circulation des biens et des personnes et renforcer la sécurité de la région. Enfin, créer un label « centre d’excellence » qui pourrait être attribué à toutes les écoles de l’espace Cemac répondant à des critères prédéfinis par la Commission. « D’ici 2021, le programme des centres d’excellence permettra de renforcer de manière significative l’offre de formation au sein de la Cemac », indique le groupe de travail.

Michel-Cyr Djiena Wembou : « Les critères de convergence ne sont pas respectés »  

Le secrétaire permanent du Comité de pilotage du Pref-Cemac revient, entre autres sujets, sur la 2e session de cette instance, tenue récemment à Yaoundé.

Quelles sont les avancées enregistrées dans la mise en œuvre du Pref-Cemac, avec le Fonds monétaire international ?

Je pense qu’il y a eu un effort considérable depuis que les chefs d’Etats ont décidé de mettre en place, ici même à Yaoundé en décembre 2016, le Programme des réformes économiques et financières de la Cemac, faisant suite à la décision qui avait été prise à Malabo pour réagir face au choc pétrolier. Ces efforts concernent la rationalisation de nos finances publiques. Il s’agit de mieux gérer ce que nous avons, lutter contre les déficits budgétaires et contrôler la masse salariale. Il y a des réformes qui n’ont pas encore abouti, mais qui sont en cours. Nous avions un problème du marché financier sous régional, avec une bourse à Douala et une bourse à Libreville. Chose incroyable, dès que les chefs d’Etat ont pris la décision en 2016, le processus d’unification de ces deux bourses a abouti. En juillet à Douala, on a procédé à l’installation du président du conseil d’administration et du directeur général. La fusion de la bourse a été faite. Il y a aussi eu la réforme de la Bdeac. Elle fait désormais des bénéfices ; elle vient de faire des décaissements qu’elle n’avait plus atteints depuis plus de 15 ans pour nos projets. L’état de santé de la Bdeac est bon, et l’objectif c’est qu’elle devienne à terme le principal partenaire financier de la sous-région.

Que retient-on de la session extraordinaire du Pref-Cemac, tenu le 3 octobre à Yaoundé ?

La réunion de ce jour était extraordinaire parce que le premier programme régional de développement ne s’était pas bien passé. Les chefs d’Etat ont donc demandé qu’il y ait un second, qui comporte 13 programmes et 84 projets. A l’issue d’un examen minutieux, il a finalement été décidé que ce n’est plus un Etat par projet ou deux Etats par projet, mais il faut présenter des projets matures, c’est-à-dire, des projets pour lesquels il y a des termes de référence validés, des projets pour lesquels il existe l’avant-projet sommaire (Aps) et l’avant-projet détaillé (Apd), pour lesquels l’étude de faisabilité économique est achevés et l’évaluation financière faite, les projets pour lesquels parfois les dossiers d’appel d’offres (Dao) sont faits. On en arrive donc, non plus à 84 projets, mais à 12. C’est ces 12 projets qui vont être présentés aux partenaires financiers. Ce n’est plus l’affaire des pays souverains, mais on commence avec les projets matures.

La session était consacrée à l’examen et à l’adoption des mesures prioritaires à mettre en œuvre pour le renforcement de l’intégration physique et commerciale. Définitivement, l’intégration fait du surplace !    

Est-ce que vous avez vu une réunion avant où on a décidé de créer des postes frontières ? Aujourd’hui, on a demandé au Gabon formellement d’avoir son passeport Cemac comme tous les autres pays dans les trois prochains mois. Donc, nous allons avoir cinq pays avec cinq passeports. Nous venons de décider la création de 5 corridors principaux dans la sous-région où il va être construit des deux côtés de de la frontière, 10 postes frontières. On va commencer par les 5 premiers en 2020 et les 5 autres en 2021. Nous venons aussi de décider d’amener Interpol ici pour que les déplacements soient sécurisés.  On s’est aussi rendu compte qu’il faut les comités nationaux d’origine. Nous avons la viande bovine au Cameroun, nous avons la volaille, mais pourquoi est-ce que nous ne pouvons pas les vendre aux voisins qui préfèrent aller acheter la même chose au Brésil en faisant sortir nos devises ? Pourquoi la viande bovine du Tchad ne peut pas être vendue au Gabon ? Les comités d’origine seront chargés de certifier qu’il s’agit bien de productions Cemac, afin que les gens ne passent pas par les mailles du filet pour commercialiser sur le marché communautaire les choses qu’ils n’ont pas produites localement. On ne peut pas continuer à aller acheter du mauvais bois ou de la poudre compactée de bois alors que nous produisons ici chez nous-mêmes du bois. Nous devons commencer à aimer ce que nous produisons nous-mêmes, il faut qu’on se regarde face à face et qu’on se parle.

Il y a la question de la Carte rose…

Aujourd’hui, on peut prendre une voiture de  Douala pour Brazzaville ; mais, l’assurance c’est trois mois. Il faut que cette assurance passe à 12 mois, pour que les policiers ne soient pas toujours en train de demander aux automobilistes des choses impossibles. Il faut diminuer le nombre de contrôles. Sur nos routes, il y a parfois 100 contrôles et on ne sait même pas quelle est la distance entre un contrôle et un autre. Il faut des contrôles mixtes où l’on a à la fois la police, la gendarmerie, la douane et tout ce qu’on veut. Il faut que votre voiture, lorsqu’elle est à Brazzaville, l’on ne vous demande pas tout le temps l’assurance.

On s’est aussi rendu qu’on ne respectait pas tous les critères de convergence, nous n’avons pas pu contrôler notre endettement. On a fait des efforts mais on n’y est pas parvenu. Parce que, lorsque vous avez 10 kilomètres de route à faire et que vous n’en avez fait que 3, il faut avoir le courage de reconnaître qu’il en reste 7, et donc que vous serez obligé de faire des avenants qui vont coûter plus chers. Et si en plus vous n’avez pas indemnisé les gens, vous aurez le kilométrage de route le plus cher par rapport à celui qui avait fait toutes les études techniques dès le départ.

Où en est-on avec le démarrage de l’Université inter-Etats Cameroun-Congo ?  

On a eu une grande discussion sur la question de la formation : on ne peut pas avancer dans l’intégration avec des personnes qui ne sont pas formées. Tout le monde veut créer des universités et, parfois, on fait même des formations concurrentes. D’où la nécessité d’appuyer la première Université Inter-Etats Cameroun-Congo, qui a un campus à Ouesso au Congo et un autre à Sangmélima au Cameroun. Le ministre de l’Enseignement supérieur du Cameroun et son homologue du Congo viennent de lancer le concours pour le recrutement de la première promotion qui sera formée à Sangmélima. La deuxième sera formée à Ouesso. Les deux Etats se mettent donc ensemble et, comme cela, les premiers étudiants vont comprendre que le Cameroun et le Congo c’est la même chose. Et demain ces douaniers-là seront moins enclins à faire des problèmes que celui qui n’a aucune idée de ce qui se passe dans la sous-région. Ces enfants-là verront que le camion qui part du Cameroun pour le Congo est plein, mais quand il part du Congo pour le Cameroun il est vide. Ça veut dire que notre production au Cameroun est élevée et celle du Congo faible, voire inexistante. Il faut qu’ils voient cela et n’entendent pas seulement la théorie.

Quels sont les 5 corridors retenus comme prioritaires et sur quelle base ont-ils été sélectionnés ?

Les 5 corridors : Cameroun-Gabon-Guinée équatoriale ; Cameroun-Tchad ; Cameroun-Centrafrique ; Cameroun-Congo et Gabon-Congo. Et on n’a pas choisi ces corridors par combine. Tout simplement, il faut désenclaver les deux Etats les plus enclavés de la sous-région que sont le Tchad et la Centrafrique, et le Cameroun se trouve au milieu. Deuxièmement, on a tenu compte du taux de fréquentation des corridors. Quels sont les plus fréquentés, où il y a le plus de commerce ?

 

 

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