La Bvmac dans l’étau des créances impayées
Avec la crise sanitaire du coronavirus, certains débiteurs tardent à s’acquitter de leurs obligations auprès de la bourse unifiée ; ce qui plombe l’activité au 1er semestre.
C’est par visioconférence que s’est réuni en session ordinaire, le 08 octobre dernier, le conseil d’administration de la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac). Présidée par Henri-Claude Oyima (président statutaire) cette rencontre a été l’occasion pour les administrateurs de la place boursière d’examiner le marché financier régional et ses perspectives de développement à court et moyen terme.
Il en ressort qu’au 1er semestre de l’année en cours, les objectifs de la Bvmac n’ont pas été atteints. Principale raison évoquée, la crise sanitaire du coronavirus et les effets négatifs que cela a entrainé sur les économies sous régionales et par ricochet sur le marché financier unifié. Cette contre-performance tient de ce que les Etats, principaux émetteurs sur le marché des obligations, n’ont plus respectés leurs engagements. « Nos débiteurs, ce sont des émetteurs et des intermédiaires, c’est-à-dire les Etats, qui sont les plus gros émetteurs, et les sociétés de bourses qui sont des opérateurs sur le marché boursier et qui doivent nous payer une commission » indique une source à la Bvmac ayant requis l’anonymat. En plus des Etats, il y’a les sociétés de bourses, qui exercent une activité d’intermédiation (négociation, placement, démarchage financier…) sur le marché financier. Ceux-ci sont tenus de reverser des commissions à la bourse, ce qui n’est pas toujours respecté « ces commissions sont souvent payés après plusieurs années » ajoute notre source. Fort de ce constat, le conseil d’administration a prescrit au Directeur général, Jean Claude Ngbwa de poursuivre le recouvrement des créances impayés « qui constituent jusque-là la principale ressource de la société » peut-on lire sur le communiqué final.
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Alors que l’année tire à sa fin, la Bvmac semble encore loin de ses objectifs initiaux. Dans son plan d’action 2020, Jean Claude Ngbwa dévoilait un plan fort ambitieux pour la Bvmac qui visait d’atteindre d’ici la fin de l’année une capitalisation minimum de 1200 milliards de FCFA sur le compartiment des actions avec l’hypothèse de six sociétés cotées à raison d’une par pays. « Nous envisageons également d’atteindre une capitalisation une capitalisation minimum de 1000 milliards de FCFA sur le marché des obligations, toujours au cours de cette année 2020 » précisait le Dg de la Bvmac. Cependant, au 31 juillet 2020, le compartiment des titres de la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique Centrale affichait une capitalisation de 149,9 milliards de FCFA, et 748,7 milliards sur le marché des Obligations.
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Entre temps, le segment de l’actionnariat s’est étoffé de nouveaux acteurs. La Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf) ayant délivré des agréments à sept sociétés de bourses en qualité d’actionnaires de la Bvmac. A cet effet, le conseil d’administration a pris acte de cette décision du régulateur et appelé les sociétés concernés à s’acquitter du droit de souscription au capital de la Bvmac.
Instituée en juillet 2019 à la suite de la fusion de l’ancienne Douala Stock-Exchanges (DSX) et de l’ancienne Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale créée à Libreville (Gabon), la Bvmac ambitionne toujours d’être un acteur incontournable dans le financement des économies sous régionales.
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