La BDEAC fait coter ce jour, son obligation de 110 milliards FCFA à la BVMAC
L'entreprise de marché accueille ce jour les obligations BDEAC souscrites dans le cadre de l’emprunt obligataire lancé par l’institution en 2022 ce qui va renforcer la profondeur du marché obligataire dont l'encours dépasse déjà les 1000 milliards FCFA.
« Les titres émis dans le cadre du présent emprunt feront l’objet d’une admission à la cote de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale. Cette inscription permettra d’assurer leur liquidité. Dans cette optique, le consortium arrangeur et chef de file soumettra une demande de prise en charge par le mécanisme du dépositaire central unique et d’admission à la cote des titres BDEAC 2022, dans le mois qui suivra la clôture de l’opération, conformément aux dispositions réglementaires en vigueur ». Ainsi s’exprimait Dieudonné Evou Mekou, le Président de la Banque de Développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac), le 9 décembre 2022 à Douala, lors de la cérémonie de présentation de l’emprunt obligataire « Bdeac 6% net 2022-2029 ».
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L’institution financière sous-régionale s’apprête, ainsi, à placer de nouvelles obligations sur le marché secondaire environ deux mois après la clôture dudit emprunt, le 21 décembre 2022. La cérémonie de cotation de ce 15 février 2023 constitue la troisième admission à la cote de la BDEAC au sein de la Bvmac. Ce, après la première cotation boursière de l’emprunt obligataire « Bdeac 5,45 net 2020-2027 » intervenue le 3 février 2021, d’un montant de 100 milliards de FCFA, et celle du 11 mars 2022, « Bdeac 5,60 net 2021-2028 », d’un montant de 100 milliards de FCFA.
Rappelons que dans le cadre de l’emprunt obligataire « Bdeac 6% net 2022-2029 », d’une maturité de 7 ans, la Banque de Développement a mobilisé un montant total de 110,8 milliards de FCFA, pour une enveloppe de 78 milliards de FCFA sollicités. Soit 63,43% de souscriptions émanant des banques (70,3 milliards de FCFA), un taux de souscriptions de 2,39% pour les compagnies d’assurances (2,6 milliards de FCFA), et 0,9% attribués aux gestionnaires d’actifs et fonds d’investissements représentent (1 milliard de FCFA). Les personnes physiques et morales ont respectivement souscrit à hauteur de 0,96% et 2,44% (2,7 milliards de FCFA). Quant aux organismes de retraite, ils affichent un volume de souscriptions équivalent à 30 milliards de FCFA (27,06%), et les entreprises, 2,8%.
D’après les responsables de la Bdeac, les fonds collectés dans le cadre de l’emprunt obligataire « Bdeac 6% net 2022-2029 », serviront au financement de plusieurs projets figurant dans le plan stratégique de développement et d’expansion 2017/2022 de la Bdeac (300 milliards de FCFA).
Renforcement du compartiment obligataire
Le compartiment obligations BVMAC s’est enrichi le 26 janvier dernier d’une nouvelle valeur, portant à 10 le nombre de lignes listées. « EOG 6,25% NET 2022-2028 », d’un montant de 175 milliards FCFA a en effet été inscrit à la cote par l’État gabonais, émetteur de cette valeur. Comme incidence, l’encours des dettes a progressé pour atteindre 1 046,5 milliards de FCFA venant de 871,5 milliards la veille, une grande première depuis l’unification des deux places boursières de la CEMAC en 2018. En glissement annuel, la profondeur du marché obligataire connaît une appréciation de 127%. Avec l’inscription des obligations BDEAC, c’est la profondeur du marché qui en sortira renforcée de 110,8 milliards supplémentaire. Seul hic, c’est la liquidité sur ce compartiment qui avance à pas d’escargot le volume de titres négocié étant très faible par rapport au potentiel.
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En 2022 la Valeur des transactions entre janvier et décembre a culminé à 3,5 milliards de fCFa contre 58,498 milliards sur un an glissant. Cette baisse est justifiée par la quantité réduite du volume de titres négocié par séance.
Avec 78% de l’encours de la dette, les États sont les principaux émetteurs qui animent le compartiment des obligations. Une domination qui devrait se renforcer avec deux nouvelles sollicitations du Cameroun et du Gabon. L’État tchadien, lui, va inscrire ses toutes premières obligations cette année, d’une valeur de 100 milliards de FCFA. Les obligations privées restent marginales avec seulement 9,1 milliards d’encours à fin 2022 contre 221,6 milliards pour les obligations des organismes régionaux.