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La Banque mondiale déplore les salaires bas des agents publics Camerounais

Elle constate plutôt la mise en place d’un système de rémunération non salariale pour compenser un niveau de salaire formel très bas, mais qui ne bénéficie qu’à une minorité d’agents publics.

Les agents publics Camerounais sont donc mal payés. Du moins, le niveau de salaire formel de salaire est très bas. Le constat est de la Banque mondiale dans sa revue 2006-2015 sur les finances publiques au Cameroun, présentée le 05 février dernier à Yaoundé. Paradoxalement, la Banque mondiale constate la présence d’un système de rémunération non salariale, mis en place pour compenser ce niveau de salaire formel très bas, mais qui ne bénéficie qu’à une minorité d’agents publics,  et entraine des motivations incompatibles avec l’efficacité de l’administration publique. Ce système de rémunération non salariale, on peut l’imaginer est constitué des frais des missions, des jetons de présence dans les conseils d’administration, les comités de pilotage, les séminaires, etc. Pourtant, précise la directrice des opérations de la Banque mondiale au Cameroun, Elisabeth Huybens, les analyses montrent en effet qu’il est possible, en réduisant les dépenses d’administration générale y compris celles liées aux représentations, missions et rémunérations des services extérieurs, de dégager des marges budgétaires pour augmenter les dépenses sociales dont le niveau est relativement bas.


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De même, qu’il est possible d’améliorer les indicateurs de développement humain du Cameroun qui sont relativement faibles, pour un pays à revenu intermédiaire. Dans le même sens, la revue de la Banque mondiale montre que les ressources humaines et financières sont inéquitablement reparties sur le territoire camerounais. En ce qui concerne le secteur de l’éducation par exemple, constate la BM, dans la région du Nord, les allocations budgétaires allouées sont deux fois moins importantes que dans la région du Littoral. De même, dans le secteur de la santé, la répartition du budget ne tient pas compte des besoins du fardeau de la maladie ou du contexte sécuritaire. On constate que le financement de la santé par habitant est inversement proportionnel au taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans. Par conséquent, une réallocation des finances publiques en vue de refléter les besoins locaux et de recentrer les ressources vers les zones les plus vulnérables, permettrait d’améliorer l’impact sur le développement humain auprès des populations les plus pauvres, conclut la BM.


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Dans le domaine des infrastructures, tout en soutenant les efforts du gouvernement pour augmenter ses infrastructures, la BM encourage le gouvernement à améliorer son système de gestion de l’investissement public afin d’améliorer l’impact des dépenses d’investissement sur la qualité des infrastructures.  La faible maturation des projets, un processus de passation des marchés encore long et complexe, le retard dans la mobilisation des fonds de contrepartie contribue à l’allongement des délais de livraison des grands projets d’infrastructure et donc retarde les bénéfices de ces investissements structurants sur l’économie nationale, constate l’institution de Bretton Woods. En rappel, l’objectif d’une revue des dépenses publiques est d’analyser la répartition sectorielle des ressources d’un gouvernement sur une période donnée afin de faire des recommandations pour améliorer ce processus dans le futur. A ces fins, l’analyse porte sur l’équité des allocations budgétaires ainsi que sur l’efficacité et l’efficience des dépenses publiques.

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