John Fru Ndi propose de nouveau le retour au Fédéralisme
Le leader du Social démocratic front milite une nouvelle fois pour la révision de la forme de l’Etat et précise ne plus prendre part aux assises si ses positions sont ignorées.
Au Grand dialogue national (GDN), John Fru Ndi, président national du Social Democratic Front (SDF) a présenté lundi 30 septembre les propositions de son parti pour sortir de la crise anglophone qui secoue les deux régions du Nord-ouest et du Sud-ouest depuis fin octobre 2016. Pour le leader du SDF, la forme de l’Etat pose problème. Selon lui, la forme de l’Etat serait à l’origine de la crise anglophone.
Ni John Fru Ndi propose qu’au Grand dialogue national, les participants s’attaquent « aux causes structurelles profondes de la crise » que traversent aujourd’hui les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. « Je tiens à préciser, ici et maintenant, que la République Fédérale du Cameroun était formée de deux entités : l’État Fédéré du Cameroun Oriental et l’État Fédéré du Cameroun Occidental, ayant chacun un patrimoine culturel et institutionnel différent’, a déclaré Ni John Fru Ndi.
Poursuivant, « c’est l’abolition de cette structure fédérale et son remplacement par un État unitaire sans passer par des référendums séparés pour chacun des deux États qui a ouvert la voie à la marginalisation et à l’assimilation des populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ». Le président national du SDF estime que la modification constitutionnelle de 1972, a imposé une « forte » détermination politique et un ordre social « non-consensuel » appelé « décentralisation ».
Cet ordre social, souligne-t-il, a mis à mal le « vivre ensemble » et l’esprit « d’unité nationale ». « Cela revient donc à dire que si nous voulons que la paix et la justice retournent dans notre pays, nous devons revoir la forme de l’État au cours de cette conférence », croit-il fermement. Au-delà des discours et des travaux en salle, il est important de penser à l’implémentation réelle des résolutions qui seront prises ici. La non pratique de la décentralisation est et demeure un véritable problème. Le SDF prend part à ces débats pour dire que le fédéralisme est important, car, cela donne l’opportunité à chaque région de se développer, de prendre ses responsabilités et, au cours des prochains jours, nous allons contribuer à ce que nous puissions parvenir à ce que cela soit réel.
Pourtant le président Biya a exclu tout débat sur la forme de l’Etat dans son message du 10 septembre dernier. Pour le chef d’Etat camerounais initiateur du Grand dialogue national, le Cameroun est « Un et Indivisible » et le restera. Le président du SDF a menacé de se retirer des travaux si ses propositions n’étaient pas retenues, « Mais, si celles-ci sont ignorées, le SDF n’aura d’autre choix que de se retirer du dialogue », a-t-il conclu.
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