Investissements publics : les 12 premiers projets prioritaires en 2022
Le comité chargé de l’examen des dossiers de maturité des projets d’investissement public est déjà à pied d'œuvre en vue de la préparation du budget 2022. Les premiers dossiers portent sur l’agro-industrie, l’éducation, la formation professionnelle, l’agriculture, l’élevage, le développement local et urbain.
Porter l’investissement public à 40% des dépenses totales de l’Etat à l’horizon 2030. C’est l’objectif que vise le gouvernement dans la stratégie nationale de développement 2020-2030. Pour y parvenir, il faut d’abord résoudre les insuffisances mises en exergue depuis des années en matière d’investissement public, notamment l’absence d’une démarche cohérente d’évaluation de la qualité des projets, avant leur inscription dans le budget de l’Etat. C’est ce à quoi s’attellent actuellement les experts du gouvernement. C’est dans ce but que le Comité technique interministériel chargé de l’examen des dossiers de maturité des projets d’investissement public soumis par les maîtres d’ouvrages s’est tenu le 30 juillet 2021 à Yaoundé. Objectif: évaluer le processus de maturation des projets et apprécier le niveau de préparation des projets d’investissement public d’envergure dans la perspective de garantir leur bonne exécution.
Sur la table, douze dossiers soumis par 16 maîtres d’ouvrages. Il s’agit entre autres du projet de construction d’une nouvelle usine d’huile de palme et d’hévéa à la CDC, de l’acquisition des machines agricoles à la CDC, de l’appui au renforcement de la gestion des finances publiques (Pargefip), de l’extension du programme d’appui à la réforme de l’éducation au Cameroun (Parec), de l’aménagement de 15 280 hectares de périmètres fourragers dans la région de l’Adamaoua, de la construction des parcs intercommunaux d’engins de génie civil et hydraulique, de la réhabilitation de la station d’adduction d’eau potable de Japoma, du projet d’appui au développement des compétences du secondaire pour la croissance et l’emploi (Padece), de l’extension du plan national du système de vidéosurveillance urbaine (phase 2), de la mise en place de sept centres de formation professionnelle, de l’autonomisation des femmes et du dividende démographique au Sahel, volet Cameroun (Swedd), de l’aménagement et de la valorisation des investissements de la vallée de la Bénoué (Viva-Bénoué).
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Enjeux
En attendant la budgétisation de ces projets, on peut déjà dire, sur la base des premières informations disponibles à la CDC, que l’huilerie sera construite à Idenau, dans la région du Sud-Ouest, tandis que l’usine de production du caoutchouc sera érigée à Pendamboko, dans la région du Littoral.
Des sources proches du Minfi indiquent que le premier axe de réalisation du PARGEFIP sera le renforcement des capacités de mobilisation de ressources budgétaires. L’objectif visé est d’élargir l’assiette fiscale hors pétrole du Cameroun à travers le renforcement de l’administration fiscale et la lutte contre la fraude, l’évasion fiscale et les flux financiers illicites. Le second axe sera consacré au renforcement du cadre de gestion des finances publiques, y compris celui de la dette publique.
Le Parec vient apporter des réponses aux inégalités persistantes de notre système éducatif mises en relief en 2013 par le Document de Stratégie du Secteur de l’Éducation et de la Formation, à travers un certain nombre de réformes.
C’est depuis 2015 que le Feicom veut se doter d’un parc de 266 engins de génie civil et d’hydraulique. Un vaste chantier estimé à l’époque à environ 58 milliards de Fcfa, comprenant le coût des équipements, l’apport du Feicom et des communes, ainsi que la contrepartie de l’Etat en droits et taxes de douanes.
Le projet Padece a pour objectif d’augmenter l’offre et la qualité des compétences requises par le marché du travail, particulièrement dans les secteurs porteurs, et d’améliorer la gouvernance et le pilotage du système de développement des compétences. Le projet se concentrera sur les quatre secteurs économiques porteurs dont l’Agro-industrie, le BTP, le Numérique et l’Energie.
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Rendu à sa phase 2, le projet du Swedd devrait permettre au Cameroun de bénéficier d’une partie des 188 milliards de FCFA alloués par la Banque mondiale pour accélérer la transition démographique, de déclencher le dividende démographique et de réduire les inégalités de genre dans et au-delà de la région du Sahel.
Initialement prévu pour être lancé en 2020, le projet Viva-Bénoué vise l’aménagement et l’équipement de 6000 hectares (extensibles à 11 000 ha) de périmètres hydro-agricoles et piscicoles dans la région du Nord. Il s’inscrit dans le cadre des efforts menés par le gouvernement du Cameroun pour résoudre le problème de la maîtrise de l’eau dans le Nord du pays. « Il s’agit en particulier de la mise en valeur du vaste potentiel des terres situées dans les départements de la Bénoué et du Mayo-Rey, au regard de l’opportunité en eau qu’offre le fleuve Bénoué, le fleuve Faro et la retenue d’eau du barrage de Lagdo », précise-t-on au Minepat.
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