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Infrastructures : les chantiers de la coopération Cameroun-Tchad sous Idriss Déby

Trois projets majeurs entre le Cameroun et le Tchad étaient en cours de réalisation lors du décès du Maréchal Idriss Deby Itno. Il s’agit de la ligne ferroviaire, la construction du pont sur le fleuve Logone et le projet d’interconnexion électrique.

C’est depuis le 20 avril 2021 que le Maréchal Idriss Deby Itno n’est plus. Dès lors, la gestion du pays est revenue au Conseil militaire de transition dirigé par son fils, Mahamat Deby Itno. Pendant 18 mois, celui-ci sera amené non seulement à protéger l’intégrité du territoire tchadien actuellement sous la menace des forces rebelles, mais aussi à poursuivre la gestion des affaires courantes. Parmi celles-ci figurent la coopération avec le Cameroun, notamment sur le plan infrastructurel.

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Avant sa mort, Idriss Deby conduisait la mise en œuvre de plusieurs projets conjoints avec le Cameroun. Parmi ceux-ci, figure la ligne ferroviaire Cameroun-Tchad. Les deux pays ont bénéficié en février 2021, d’un financement respectif de 1,2 milliard de Fcfa du Fonds africain de développement (FAD, un des guichets de la BAD), pour la conduite de l’étude de faisabilité liée à la mise en œuvre de cette ligne ferroviaire. La construction de celle-ci a pour objectifs : de renforcer l’intégration sous-régionale en Afrique centrale ; faciliter et booster les activités de transit entre les deux pays ; soulager le réseau routier et éviter les ruptures de charges qui renchérissent les coûts de transport et impactent négativement sur la compétitivité des marchandises en provenance de Douala et vendus à Ndjamena. Sur le plan environnemental, il est envisagé l’accroissement des échanges utilisant le chemin de fer, moyen de transport peu polluant comparé au transport routier.

Le pont sur le fleuve Logone

Le 27 février 2020, l’ex président tchadien Idriss Deby Itno procédait à la pose de la première pierre du pont sur le fleuve Logone, en présence du premier ministre camerounais Joseph Dion Ngute. Le pont devra alors relier les villes de Yagoua au Cameroun, à celle de Bongor au Tchad, pour une distance totale de 14,2 km dont 7,4km côté tchadien et 6,8km côté camerounais. Tout ceci pour un coût total du projet estimé à 92 milliards de FCFA, dont 74 milliards de FCFA pour l’ouvrage proprement dit et 18 milliards pour les projets connexes. Les travaux de construction du pont ont été confiés au consortium Razel Cameroun-Razel Fayat-Sotcocog, pour une durée de 36 mois.

L’interconnexion électrique Tchad-Cameroun

Le troisième projet qui s’ajoute à cette liste est l’interconnexion par voie électrique du Cameroun au Tchad. Le projet qui est inscrit dans la liste des projets intégrateurs de la sous-région est financé sur prêt du FAD au Cameroun et en don au Tchad, à hauteur de 412, 979 milliards de Fcfa pour une durée de remboursement de 25 ans. Outre ce financement, le projet a aussi bénéficié d’un prêt concessionnel de 385 millions de dollars (environ 225 milliards de Fcfa) de la Banque mondiale, d’une convention de financement de 244,4 millions dollars (près de 150 milliards de Fcfa), de la Banque africaine de développement (BAD), et de 30 millions d’euros (19,65 milliards de Fcfa) de l’Union européenne en février 2019.

Lire aussi : Le Maréchal Idriss Deby Itno n’est plus

L’interconnexion visée devrait permettre notamment au Cameroun de commercialiser de l’énergie électrique chez son voisin au profit de 3,167 millions de personnes localisées dans 69 villes. Ce qui, selon la Société nationale d’électricité du Tchad (SNE) aura pour incidence de diminuer la production locale plus coûteuse ; de baisser la consommation du prix du kilowatt d’électricité qui devrait passer de 30 ou 40 Fcfa, contre 100 Fcfa en 2008 ; elle va également permettre l’exploitation des infrastructures électriques sur 1024 kilomètres de lignes haute tension (786 entre Ngaroundéré et Maroua et 238 km entre Ndjamena, Bongor et Guelendeng) par la SNE côté tchadien, par la Société camerounaise de transport d’électricité (Sonatrel) et l’Agence de l’électrification rurale (Aer) et l’opérateur Energy of Cameroon (Eneo) côté camerounais.

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