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Business et Entreprises

Infrastructure portuaire : le Port Autonome de Douala met le cap sur la modernisation

Pour son directeur général, c’est la traduction en actes de la promesse présidentielle du 06 octobre 2011. Ce port doit s’arrimer à la nouvelle donne, aux standards internationaux des entreprises portuaires.

« C’est un impératif catégorique. Il doit être performant, attractif et compétitif. Il doit pouvoir faire efficacement face à la concurrence ». Ces déclarations du directeur général du Port Autonome de Douala (PAD), Cyrus Ngo’o, dans l’édition spéciale du mois d’octobre 2018 du magazine d’information du PAD, illustrent de la détermination des responsables de cette infrastructure portuaire à la moderniser. Une preuve palpable de cette option, informe-t-on, le lancement par le ministre des Transports, au mois de juin dernier de l’opération d’enlèvement des épaves qui jonchent les quais, les plans d’eau et les darses depuis plus d’une trentaine d’années. Cette opération, précise-t-on, va permettre de libérer et de sécuriser les espaces pour une meilleure exploitation et contribuer à la résorption significative du déficit de fluidité souvent décrié. A côté de ce projet, il y a également les travaux de voirie qui ont été lancés. D’une importance capitale et stratégique, ces travaux, comme l’explique le DG du PAD, doivent entre autres contribuer au développement de la zone portuaire aval, la sécurisation et la fluidification du trafic, la mise en valeur de toutes les zones déjà amodiées aux industriels qui apporteront assurément du trafic portuaire et permettra très rapidement de créer de la valeur et des emplois directs et indirects. Ces projets de réhabilitation et de construction des voies d’accès assureront le désengorgement de toutes les activités dans les zones qui abritent entre autres, les bases logistiques des pays de l’Hinterland (pays sans littoral que sont le Tchad et la République Centrafricaine). Le but étant, rappelle-t-on, la reconquête des parts de marché perdus.

Autres travaux majeurs en voie de réalisation, en vue de la modernisation du PAD, ce sont ceux de reconstruction de l’appontement pétrolier sur duc d’albe détruit depuis 2001 par une série d’accidents. Ceux-ci vont permettre de libérer le quai n°1 du port conventionnel qui avait été aménagé, comme mesure palliative voire provisoire, pour l’accueil temporaire des navires pétroliers, avec en prime, de graves risques d’incendie et d’explosion. Plusieurs autres projets d’envergure visent tous à rendre le Port de Douala-Bonabéri performant, attractif et compétitif. Parmi ceux-ci, il y a également celui de la sécurisation physique du périmètre et le contrôle des accès du Port de Douala-Bonabéri. Ce projet, d’une importance capitale verra la renaissance du corps de sécurité et de sûreté portuaire. Le Port de Douala-Bonabéri, selon son DG, va donc être physiquement sécurisé par la construction ou la réhabilitation de plus de 20 kilomètres de clôture périmétrique éclairée et protégée par vidéosurveillance complété par un dispositif de sécurité normé et moderne.

En rappel, c’est en 2011  que le Chef de l’Etat, Paul Biya a instruit la modernisation de ce poumon économique du Cameroun. Et lors de la prise de fonction de  Cyrus Ngo’o, comme nouveau DG du PAD, une feuille de route claire et précise   lui a été prescrite par le ministre des Transports: la poursuite de la modernisation du Port de Douala. Cette modernisation en cours d’implémentation depuis deux ans vise la normalisation de toutes les activités portuaires, la rénovation des infrastructures et superstructures afin d’apporter plus de valeur ajoutée aux opérations portuaires et plus de compétitivité à l’économie camerounaise.

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Les grands chantiers en cours de réalisation

Le Port Autonome de Douala (PAD) est donc en chantier.  Des travaux d’Hercule y sont menés en vue de sa modernisation. Parmi ces travaux, il y a la construction d’une voie routière desserte de 2500 mètres linéaire en zone aval du Port de Douala-Bonabéri (Transimex-Transimex-Mira. Ce chantier, précise-t-on, d’une importance capitale et stratégique pour le développement de la zone portuaire aval, permettra la sécurisation et la fluidification du trafic. De même que la mise en valeur de toutes les zones déjà amodiées aux industriels qui apporteront assurément du trafic portuaire. Ces travaux, explique-t-on, doivent s’achever dans 12 mois. Entre autres projets d’envergure, il y a la réhabilitation de la route d’accès de 2000 mètres linéaire en zone portuaire amont au Port de Douala. Ce projet vise à renforcer la fluidité dans l’enceinte portuaire. Mais aussi, la reconstruction de l’appontement pétrolier sur Duc d’Albe. Ce, en vue de faciliter l’accostage et l’amarrage au poste pétrolier et sécuriser le quai n°1 en particulier et tout le port conventionnel en général. Egalement en cours de réalisation, il y a  le projet de sécurisation physique du périmètre et le contrôle des accès du Port de Douala-Bonabéri.

Il s’agit de s’arrimer aux standards internationaux de sécurisation des ports. Tout comme la reconstitution, la formation et la mise en marche du Corps de «l’installation d’un système de surveillance du port et de la côte permettant une vigilance et une gestion efficace du trafic maritime et d’un système de contrôle biométrique et périmétrique des entrées de l’enceinte portuaire de Douala. Quant au projet de réhabilitation de la route d’accès et la construction de la voie de sortie du terminal bois et l’entretien des routes bitumées au Port de Douala-Bonabéri, ces travaux qui consistent en la réhabilitation de la route d’accès et la construction d’une nouvelle voie de desserte pour la sortie du terminal bois et l’entretien des routes bitumées au port de Douala, en vue  de la fluidification du trafic dans l’enceinte portuaire. Par contre, les travaux de remplacement des défenses d’accostage des quais du Port de Douala-Bonabéri sont déjà achevés. Tout comme ceux visant la protection des nez de quai contre et des coques des navires à l’accostage. Mais aussi, les travaux de revêtement en pavés du Quai 51 au Port de Douala. Le but de ceux-ci est d’améliorer et faciliter les chargements et déchargements.

Sont en cours d’achèvement, les travaux de revêtement en pavés du quai 51. Il s’agit de stabiliser la bande bord de 6000 m2 du quai 51 par un revêtement de pavés triefs autobloquants afin de faciliter les opérations de manutention des marchandises ainsi que le trafic. Egalement en cours d’achèvement, il y a la construction de la nouvelle route en zone aval du Port de Douala-Bonabéri. Cette route de 2430 mètres linéaires et d’une largeur de 16 mètres favorisera le développement de la zone aval, la sécurisation et la fluidification du trafic. Elle va également permettre la mise en valeur de toutes les zones amodiées aux industriels. L’on n’oublie pas aussi la réhabilitation et construction de 13 magasins cales. Il s’agit de moderniser les magasins qui datent de l’époque coloniale afin d’offrir aux usagers, de meilleures conditions d’entreposage de marchandises, etc.

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La grande toilette

C’est le grand ménage au Port Autonome de Douala (PAD). Trente-trois ans après la première opération, le chenal, les plans d’eau, les quais et les darses sont en train d’être dépouillés de l’encombrante présence des épaves et autres engins flottants qui faisaient désormais partie du décor du Port. Ces engins nautiques déclarés épaves selon la réglementation en vigueur, informe-t-on, ont été abandonnés pour plusieurs raisons. Certains pour avoir atteint leur limite de fonctionnalité, pendant que d’autres se sont retrouvés dans l’enceinte du port en raison de la faillite déclarée de leurs propriétaires. Cette accumulation d’épaves pendant plus de trois décennies au Port de Douala-Bonabéri, précise-t-on, a de grandes conséquences. En effet, la présence de ces épaves affecte 30% de l’exploitation portuaire, en termes de sécurité à la navigation, de capacité d’accueil et de mise en œuvre des services divers. En plus, elles obstruent le chenal, augmentent les risques d’accident et occupent les quais susceptibles d’être exploités. Enfouies ou en surface, elles modifient la circulation naturelle des eaux favorisant ainsi l’ensablement rapide des darses (en augmentant le volume du dragage) et réduit la navigabilité.

Aussi, ces épaves, ajoute-t-on, posent des problèmes environnementaux. Car, chacun de ces navires motorisés est entré au Port avec un minimum d’hydrocarbure. Il y a donc beaucoup d’incertitude sur la nature, la quantité, la qualité de ces produits et même, le contenant dans lequel ils sont embrigadés au fond de l’eau. Le port de Douala, pourrait ainsi être victime à tout moment d’un déversement suivi d’une pollution d’envergure des eaux du Wouri. Pour toutes ces raisons, l’enlèvement des épaves au Port de Douala-Bonabéri, indique-t-on, était donc devenu un impératif catégorique. Il s’agit d’une action d’envergure pour la reconquête de la performance, de l’attractivité et de la compétitivité qui sous-tendent la nouvelle dynamique en cours d’implémentation au PAD depuis deux ans.

Ces travaux d’enlèvement des épaves au PAD sont effectués par la société italienne Bonifacio SRL qui, apprend-on, sera à sa quatrième expérience de ce type au plan international. Pour cette prestation qui durera huit mois, l’adjudicataire du contrat empochera 4,7 milliards FCFA, fruit d’un prêt de la Commercial Bank of Cameroon (CBC) qui, apprend-on, paiera Bonifacio SRL en neuf règlements échelonnés.

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