Jannah Theme License is not validated, Go to the theme options page to validate the license, You need a single license for each domain name.
Business et Entreprises
A la Une

Infrastructure: le débarcadère de Youpwé bloqué depuis 4 ans

C'est le 12 décembre 2017 que la convention de financement relative au projet d'amélioration du débarcadère de Youpwe-Douala et de son marché à poissons a été signée entre Louis Paul Motaze, le Ministre de l'économie, du plan et de l'aménagement du territoire (Minepat) de l'époque, et Kunio Okamura, l'Ambassadeur du Japon au Cameroun. Un don de l'Agence Japonaise de coopération internationale (JICA) d'un montant de 6,6 milliards de FCFA.

Youpwe. Zone située au bord du fleuve Wouri, entre les arrondissements de Douala 1er et 2ème. Haut lieu de la pêche et de divers trafics opérés par des ressortissants camerounais, ou étrangers vivants dans des campements (nigérians, ghanéens ou nigériens). L’État du Cameroun a engagé depuis 2017, un projet d’amélioration de son débarcadère, ainsi que la construction d’un marché de poissons. Les dernières nouvelles y relatives disponibles sur le site officiel du ministère de l’Élevage, des pêches et des industries animales (Minepia) révèlent la tenue le 28 décembre 2020, à Douala, de la deuxième session du comité de coordination y relatif, présidée par le Dr. Taïga, le Minepia. A l’ordre du jour, étaient inscrits les points sur l’état d’avancement du projet, la mise à jour des dépenses éligibles à l’indemnisation, la levée de la suspension temporaire des travaux et l’identification des problèmes qui pourraient gêner la poursuite des travaux.

Chiffres dépassés

Rendu sur les lieux ce 3 mai 2021, 5 mois après la session de décembre 2020, la situation n’a guère évolué. De bonnes sources, plusieurs obstacles sont à l’ origine de ce blocage. Le plus épineux étant celui du déplacement des occupants du site retenu pour le projet. D’après le rapport de l’étude préparatoire pour le projet d’amélioration du débarcadère du marché de poissons de Youpwe publié en août 2016 par la Jica, et les consultants Fisheries engineering co.,ltd., Ingerosec Corporation, le plan de déplacement temporaire des occupants indiquaient environ 36.000 personnes travaillant dans le secteur de la pêche, 35.000 pêcheurs provenant des campements, 140 provenant des environs de Youpwe, 400 mareyeurs-détaillants de poissons frais, 340 transformateurs des poissons-mareyeurs-détaillants de produits fumés, 100 transporteurs, 140 propriétaires de boutiques etc.

Lire aussi : Affaire PAD/Canton Bell : 335 hectares seulement pour le PAD

«Ces chiffres sont dépassés aujourd’hui du fait des nombreuses convoitises de cette zone, mais aussi à cause de centaines de familles en provenance des régions du Nord-ouest, du Sud-ouest et de l’Extrême-Nord», apprendra-t-on d’une autorité traditionnelle de la zone. On estime à ce jour à plus de 60.000 âmes vivant à Youpwe, dont les activités sont essentiellement liées à la pêche. Si le plan de déplacement temporaire est quasiment connu, ainsi que la zone de réinstallation identifiée, la mobilisation des fonds reste attendue. Le ministère de l’Élevage, des pêches et des industries animales devra débourser une enveloppe de 41 millions de FCFA pour l’aménagement du site de réinstallation provisoire (30.000.000 de FCFA), le soutien aux déplacés (3,5 millions de FCFA), les frais de procès (5 millions de FCFA), le suivi des déplacés (2,5 millions de FCFA). Ici également, les données actuelles ne reflètent plus la réalité de l’enveloppe à dégager par le Minepia.

Les exigences de la Jica

Les bailleurs de fonds japonais mettent d’ailleurs un point d’orgue sur le respect des droits divers. En tout, 16 exigences portant principalement sur les réinstallations forcées à éviter, la perte de revenus des populations, minimiser l’impact en cas de réinstallation, et indemnisation des pertes, des indemnités basées sur le coût de réinstallation total, indemnités à assurer avant le déplacement, la sensibilisation régulière des populations à déplacer, ou le respect des droits des personnes ayant des droits légaux formels, coutumiers ou traditionnels. A ce sujet, le torchon brûle entre Sa Majesté Jean Yves Eboumbou Douala Manga Bell, le Chef supérieur du Canton Bell, et Samuel Bébé, Chef du quartier Youpwe, de «prédation foncière et vente illégale des terres»: «dans le dernier projet de débarcadère fait avec la coopération japonaise pour un investissement de près de 10 milliards de FCFA, il n’a pas daigné informer le canton», s’est indigné le chef supérieur Njo Njo ce 30 avril 2021.

Lire aussi : Budget 2021 : le secteur productif sollicite 237,737 milliards de Fcfa

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page