Inflation : le litre d’huile végétale grimpe à 2000 FCFA à Bertoua
Pour tenter de lutter contre ce qui s’apparente à une spéculation, la délégation régionale du Commerce de l’Est opère des saisies et vend au prix homologué de 1 150 FCFA.
Vers 11 heures 30 minutes, une quinzaine de femmes en colère à l’esplanade de la délégation régionale du Commerce de l’Est à Bertoua ce jeudi 13 janvier 2022. Elles sont venues dans l’espoir d’acheter de l’huile végétale raffinée à 1 150 FCFA mais n’ont rien trouvé. « C’est depuis trois jours que je viens ici mais je n’arrive pas à trouver l’huile », explique l’une des femmes aux hommes de médias venus s’enquérir de la situation. En effet, la vente d’huile végétale raffinée à la délégation régionale du Commerce est une initiative de cette administration pour combattre l’augmentation du prix par des commerçants véreux. « Il s’agit des stocks saisis dans le marché auprès de commerçants qui ont illégalement augmenté le prix. Il y a des contrôleurs sur le terrain et si un commerçant est surpris en train de vendre à un prix supérieur à celui homologué, ils saisissent systématiquement tous les stocks qu’ils revendent au prix normal », déclare Laure Tangmo, chef de service de la promotion et de suivi des activités commerciales. Selon cette dernière, un litre d’huile est vendu normalement au prix de 1 150 F dans la ville de Bertoua. Malheureusement certains commerçants le vendent depuis quelques semaines au prix de 2 000 F. « Je viens d’acheter 2 litres à 4000 F », nous confie une ménagère rencontrée à l’entrée du marché central de Bertoua.
Lire aussi : Protectionnisme : le Cameroun gèle les exportations d’huiles végétales et de céréales
Selon tous les grossistes de la ville de Bertoua, une pénurie d’huile végétale est à l’origine de cette inflation sur le marché. « Il y a effectivement une rupture dans la chaine d’approvisionnement des huiles végétales. Avant les fêtes de fin d’année, elle se faisait déjà ressentir, mais ce n’était pas aussi criard qu’aujourd’hui », affirme un grossiste. Pour Ahdamou Haman, le PDG de la Société africaine de négoce (Soaneg), l’une des plus grands surfaces de distribution de la ville, « cette pénurie est le résultat de la conjoncture internationale liée à la pandémie du Covi-d-19 qui a entrainé la rareté des matières premières dans les usines de production ». En attendant l’évolution de la situation, les ménages de la ville de Bertoua, ne savent plus à quel saint se vouer car l’huile végétale raffinée a disparu des cuisines.
Martin Foula
