Indice des prix : Buea ville la plus chère sur les neufs premiers mois de l’année
Avec 3,8%, elle est suivie de Maroua (+3,1%), Bafoussam (+3,0%), Garoua (+2,9%) et de Bertoua (+2,6%), selon la note de l’INS sur l’évolution de l’inflation des neuf premiers mois et les perspectives 2020.
L’Institut nationale de la statistique (INS) vient de rendre public sa note sur l’évolution de l’inflation des neuf premiers mois et les perspectives 2020. De façon générale, l’INS note que : « comparativement au 2ème trimestre, les prix à la consommation ont progressé au 3ème trimestre 2020 de 0,6%. En se situant à 2,5% en moyenne sur les douze derniers mois, l’inflation, bien qu’encore persistante, est restée contenue en deçà de la norme fixée à 3% par la Commission Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (Cemac) ». De façon spatiale, sur le territoire national, le taux d’inflation le plus élevé s’enregistre dans les villes de Buéa (+3,8%), suivie de Maroua (+3,1%), Bafoussam (+3,0%), Garoua (+2,9%) et de Bertoua (+2,6%). Les villes de Bamenda (+2,4%), Ngaoundéré (+2,3%), Douala (+2,2%), Yaoundé (+2,1%) et d’Ebolowa (+0,9%) quant-à-elles ont enregistrent une hausse inférieure au niveau national.
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Cette augmentation est due selon l’INS au «renchérissement des produits alimentaires résulte en grande partie de la flambée des prix des fruits (+9,4%), des légumes (+7,2%), des viandes (+4,0%) ainsi que ceux des pains et céréales (+3,5%). Le niveau général des prix a également augmenté au cours des douze derniers mois en raison principalement de la progression des prix du «logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles» (+3,4%), des restaurants et hôtels (+3,1%) ainsi que des articles d’habillement et chaussures (+2,6%). Les prix des services concernant l’entretien et les réparations du logement, des combustibles, ainsi que ceux des transports de passagers ont également progressé ». l’augmentation du prix des produits alimentaires est liée à la faiblesse de l’offre des produits agricoles due aux changements climatiques qui perturbent les cycles agricoles et à l’insécurité persistante dans certaines régions du Cameroun, de l’approvisionnement limité des grands centres de consommation à cause de la dégradation de certains axes du réseau routier ou ferroviaire, et de l’accès limité aux champs dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Celle du «logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles» s’explique en grande partie par la hausse des prix des loyers effectifs payés par les locataires, des services d’entretien et de réparation des logements et ceux des combustibles (bois de chauffage notamment). Du Côté des articles d’habillement c’est plutôt l’accroissement des prix des articles d’habillement et des articles chaussants.
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A ces trois facteurs l’on peut aussi ajouter les biens locaux et les biens importés qui ont augmenté de 2,1% sur les neufs premiers mois de l’année, après 1,9% au premier semestre. Ceci s’explique tout d’abord par « la hausse des prix des produits importés résulterait des actions spéculatives de certains acteurs depuis la baisse des activités d’importation en raison de la Covid-19 qui sévit fortement dans les pays fournisseurs. La hausse des prix des produits locaux s’expliquerait par la contraction de l’offre en liaison avec la crise socio-politique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement des marchés du fait de la Covid-19», selon l’INS. Et enfin les biens du secteur primaire qui sont passés à +4,9% après +2,9% il y a un an. Et pour cause la hausse des prix des produits frais (+4,4% après +4,7% il y a un an), en raison de la baisse de l’offre entretenue entre autres par la baisse de la production dans les régions en crise.
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