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Hotêl Marriott de Douala : le gouvernement ordonne la suspension des travaux sur le site de Dikolo

Depuis le 29 mai 2022, aucun engin lourd déployé sur le site de Dikolo n'est visible. Au lendemain des casses du 14 mai 2022, un important matériel roulant de génie civil avait, en effet, été acheminé sur ce terrain, dans le cadre des travaux de construction de l'hôtel Marriott de Douala, par l'entreprise International Business Canada, dirigée par Olivier Chi Nouako. Cette levée de camp fait suite à la réunion du 28 mai 2022, présidée par Samuel Ivaha Diboua, afin de trouver «une solution équitable» à ce qui est désormais convenu d'appeler «l'affaire Dikolo».

L a réunion convoquée d’urgence face à la pression exercée par les déguerpis, la Communauté Sawa, et des hommes politiques a finalement contraint les plus hautes autorités du pays à concilier les parties: « les casses conséquentes sur ce site ciblé pour la construction de ce projet hôtelier ont créé un émoi certain au sein de la communauté Belloise, au sein des populations de Douala, sans laisser indifférent le reste du monde, parfois les réseaux sociaux et le gouvernement de la République. Moult questions s’élèvent ici et là, pour cerner en profondeur ces images choquantes….C’est fort des constats de cette atmosphère ayant poussé les victimes à manifester leur indignation que nous avons trouvé nécessaire de faire appel à vous tous, pour un éclairage de la situation. Au demeurant, le gouvernement de la République ne saurait rester sourd à la détresse d’un individu, d’un citoyen ou d’une communauté. Ainsi je voudrai solennellement présenter nos sincères regrets aux personnes impactées par ce préjudice….», dira d’entame le Gouverneur Ivaha Diboua.

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La concertation aura duré près de 3 heures d’horloge, période durant laquelle se sont prononcées les personnes conviées : les Chefs supérieurs des 6 Cantons du Wouri, les parlementaires Sawa du Wouri, plusieurs élites Sawa, les responsables des domaines, du cadastre et des affaires foncières du Littoral, aux côtés des familles déguerpies, et des autorités administratives, le Préfet du Wouri et le Maire de Douala, notamment. Plusieurs propositions seront par conséquent faites séance tenante. Pour les principales, on note celles portant sur l’annulation de la Déclaration d’utilité publique du 9 janvier 2020 portant expropriation pour cause d’utilité publique, et incorporation au domaine privé de l’État des terrains d’une superficie de 2ha 63a 30 ça, la restitution des terres aux véritables propriétaires, la réparation des dommages causés, le recasement provisoire des déguerpis dans des résidences d’État, ou l’interruption des travaux sur le site de Dikolo, etc.

Décret truqué

Les échanges houleux ont débouché sur des recommandations précises. Il a été convenu de l’arrêt immédiat des travaux préliminaires de construction de l’hôtel Marriott sur le site de Dikolo, la reprise des études et des enquêtes aux fins de revalorisation au cas par cas de toutes les familles déguerpies, d’effectuer les corrections administratives concernant les préjudices matériel, moral et financier enregistrés par les occupants du site, et la mise en place d’une Commission ad- hoc relative aux études et enquêtes sollicitées. Présidée par le Secrétaire général des Services du Gouverneur du Littoral, ladite Commission dispose d’un délai de 30 jours, à compter du lundi 30 mai 2022, pour livrer ses résultats contenus dans un rapport consolidé.

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S.M. Ejangue Njanga, Chef de Bonassama, persiste et signe: « le Chef de l’État a donné les orientations au Gouverneur du Littoral, et c’est dans le cadre de cette concertation que des décisions importantes ont été prises. Le site de Dikolo ne peut pas appartenir à l’État du Cameroun, car il est né à partir d’un Décret de 1957 signé par la France. Or, le Canton Bell existe depuis 400 ans. Ce Décret d’utilité publique est truqué tant dans la forme que dans le fond. On ne peut prendre un Décret d’utilité publique pour attribuer l’actif en question à un privé. Et même plus que cela, l’article 2 du Décret de 1997 stipule qu’il n’y a que l’État et les entités publiques qui peuvent solliciter de l’État, une expropriation pour réaliser une cause d’intérêt général. À cet effet, l’État prévoit les modalités d’indemnisation de toutes les personnes concernées par cette expropriation. Ça devrait être inscrit dans le budget de l’État. Or, ce Décret n’a pas été pris en compte dans les différents budgets de 2015 à 2020».

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L’arrêt provisoire des travaux constitue sans doute une première victoire pour les déguerpis de Dikolo et la communauté Sawa. Il ne s’agit pourtant que d’une suspension avant le 30 juin 2022, délai franc de restitution du rapport de la Commission créée à cet effet.

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