Hôtel Hilton de Yaoundé : le malaise perdure
Les employés se plaignent de mauvaises conditions de travail au sein de cet établissement hôtelier qui, malgré ses 5 étoiles, tarde à implémenter une politique pour mettre à jour ses bâtiments.
Vu de l’extérieur, le Hilton hôtel de Yaoundé, situé à une cinquantaine de mètres du Premier ministère, semble majestueux. Les milliers de passants qui côtoient chaque jour ce bâtiment de 11 étages s’imaginent le luxe qui s’y trouve, et la quiétude des personnes qui le fréquentent, aussi bien les clients que les employés. Pourtant, la réalité ne reflète pas forcément cette image. Des sources internes à cet hôtel y révèlent un malaise, dû à un environnement de travail décadent. « Le climat social est délétère (…) Toutes les conditions ne sont pas réunies pour optimiser notre travail. Les dirigeants de l’entreprise ne se bougent pas pour remédier à la situation », dénonce un employé. Il prend à titre d’exemple que ses collègues et lui sont privés de toilettes depuis de près de six mois ; la seule à leur disposition étant située près de la piscine.
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Des employés préviennent qu’il ne faut surtout pas se fier aux espaces généralement ouverts au grand public (restaurant, bar, accueil, salles de conférences…), qui ont bonne apparence. Dans les coulisses, le degré de délabrement inquiète à de nombreux endroits. En témoigne l’état de vétusté de certaines chambres, les tapis vieillissants, les installations électriques pas toujours optimales, la tuyauterie régulièrement défaillante, etc. Les plaintes des clients se ramassent à la pelle, obligés de se défouler sur ledit personnel. Cette situation n’est pas nouvelle. On se souvient qu’en 2015, le Hilton de Yaoundé était resté sans directeur général durant près de six mois. Après le départ de Rolland Muntzer le 15 mars, son successeur avait refusé de prendre la direction de l’hôtel, estimant qu’il était vétuste.
Ce qui rend davantage furieux le personnel du Hilton de Yaoundé, c’est la gestion de leur plan de carrière. « Pour espérer obtenir un CDI [Contrat à durée déterminée, ndlr] pour certains postes de travail, il faut patienter en moyenne 7 ans », apprend-on. Le Hilton a besoin d’un personnel important, dont la plupart sont au départ des collaborateurs externes, appelés souvent lors des hautes saisons. Il faut attendre environ trois ans pour espérer un contrat d’apprenti ; deux autres années pour passer à un Contrat ç durée déterminée (CDD), et enfin patienter en moyenne trois ans de plus pour décrocher son CDI. Une manière pour l’entreprise de contourner le fisc autant que possible le fisc ? Cela crée en tout cas la démobilisation chez les employés dont les départs se multiplient.
Ces révélations sont, évidemment, de nature à ternir l’image du Hilton de Yaoundé, surtout dans un contexte concurrentiel qui s’annonce rude. Unique hôtel au Cameroun capé de 5 étoiles, il pourrait perdre ce statut dans les toutes prochaines années, si les projets de construction d’hôtels de même catégorie se concrétisent. Les employés espèrent en tout cas que, comme promis, la direction générale trouvera les fonds qu’elle dit rechercher en vue de la rénovation, mais aussi trouver les voies et moyens pour que leur situation ne soit plus précaire.