Hadj 2022 : Paul Biya accorde une subvention d’un milliard de FCFA aux pèlerins
L’appui financier du chef de l’Etat vient apporter une réponse aux plaintes formulées par les associations musulmanes depuis la communication de Paul Atanga Nji le 27 mai dernier.
« J’ai l’honneur de vous faire connaître que dans le souci de permettre la participation d’un grand nombre de pèlerins camerounais au Hadj 2022, monsieur le président de la République a décidé d’accorder une subvention d’appoint de FCFA 1.000.000.000 (un milliard de francs CFA) à la Commission Nationale du Hadj. Le ministre des Finances a été instruit de mettre ladite somme à votre disposition. Vous voudrez bien me rendre compte de vos diligences, pour la Très Haute Information du chef de l’Etat », a écrit le 31 mai 2022, le ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, dans une note.
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Cette réaction du président Paul Biya intervient dans la mouvance d’une actualité centrée sur le prix du Hadj 2022. En effet, le 27 mai dernier, le ministre de l’Administration territoriale(Minat) annonçait que chacun des plus de 4300 pèlerins camerounais devant effectuer ce cinquième pilier de l’islam doit sortir de sa poche la somme 3 294 000 FCFA pour se rendre à Médine, contre 2 242 000 FCFA en 2019. Soit une augmentation de 1 052 000 FCFA (46,92%).
La hausse des frais de pèlerinage à la Mecque par individu n’a pas fait l’unanimité au sein des associations musulmanes qui l’ont jugée « exorbitante ». Trois jours plus tard, le membre du gouvernement est revenu sur le dossier pour expliquer le pourquoi de ces nouveaux chiffres. « Le prix du Hadj n’est pas identique d’un pays à l’autre. En effet, certains pays accordent des subventions pour permettre à un plus grand nombre de pèlerins d’effectuer le voyage à La Mecque. Toutefois, cette subvention n’est pas obligatoire, car il est dit dans le Saint Coran ceci : “Ne peut faire le Hadj que celui qui en a les moyens et qui en est physiquement capable”. Dès lors, la subvention du Hadj par l’État est facultative », a répliqué le Minat.
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D’ailleurs, a poursuivi le président de la Commission nationale du Hadj, le pèlerinage à la Mecque est calculé en fonction « d’un certain nombre de services validés » par le ministère du Hadj et de la Oumra appelé le « petit pèlerinage » en Arabie Saoudite.
Paul Atanga Nji n’a pas tari d’arguments pour illustrer ses propos « À titre d’exemple, il y a le service de Mouassassa qui regroupe les séjours à Mina, Arfa et Mouzdalifa (hébergement, restauration, visa, assurance, etc.). (…) Il faut ajouter à cela les charges incompressibles liées au transport urbain et interurbain (Médine-Makkah; Makkah-Mina; Mina-Arfa ; Arfa-Mouzdalifa et Makkah-Jeddah) », a-t-il détaillé dans le communiqué. Parmi les raisons avancées, le Minat fait allusion aux facteurs exogènes à l’instar de la « fluctuation du dollar américain qui a une incidence sur l’augmentation du coût du Hadj ».
Pour rappel, il y a trois ans, le prix du Hadj a fait l’objet de polémiques. Atanga Nji justifiait alors cet état de choses par l’augmentation des frais de visa de l’ordre de 109 000 FCFA, le transport interne, par le bus de 175 000 Fcfa, et le taux de change du dollar passé de 590 FCFA en 2018 à 630 en 2019. Pour pallier la situation, le président de la République avait aussi octroyé un montant d’un milliard de Fcfa aux concernés.
Maruis Zogo