Grève des enseignants : Paul Biya prescrit des mesures financières et administratives pour stopper l’opération «craie morte»
Le président de la République a notamment ordonné le paiement des rappels relatifs aux avancements et reclassements des enseignants et du complément salarial.
3 jours après avoir ordonné le déblocage d’une enveloppe de 2,7 milliards de F pour le paiement des arriérés dus aux enseignants mobilisés dans le cadre de la correction des examens officiels organisés par l’Office du Baccalauréat (OBC) au titre des sessions de Juin 2020 et 2021, le Président de la République vient de prescrire l’implémentation de nouvelles mesures financières et administratives. Dans une correspondance datée du 9 mars 2022, qui porte la signature de Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général à la présidence de la République, le chef de l’Etat instruit le ministre des Finances de procéder «au paiement à partir du mois de mars 2022, du complément salarial mensuel versé aux enseignants (titulaires ou non de décret d’intégration) , qui perçoivent encore les 2/3 de leur salaire et de l’indemnité de non logement due aux enseignants qui n’en perçoivent pas». Dans la même logique, Paul Biya demande au chef du même département ministériel, «d’apurer à compter du mois de mai, et de manière progressive, en tenant compte de l’antériorité des promotions, les rappels relatifs à l’indemnité de non logement et au complément salarial dus aux enseignants». Pour finir « de procéder au paiement échelonné, à compter du mois de juin 2022, des rappels relatifs aux avancements et reclassement des enseignants»,peut-on lire dans ce document.
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Sur le plan administratif, diverses mesures correctives ont également été annoncées par le président de la République, Paul Biya. Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) sera chargé de leur mise en œuvre. Désormais, le Minfopra devra veiller à «systématiser la constitution des dossiers d’intégration des enseignants avant la fin de leur formation par les intéressés et les institutions auxquelles ils sont affiliés. Mais également au dépôt systématique dans les délégations régionales ou aux services centraux de son département ministériel, le cas échéant, des dossiers d’intégration des lauréats des ENS et ENSET». Il invite également ce dernier à traiter en urgence, «les dossiers d’intégration déjà recensés au sein de son département ministériel et de faire le point exhaustif sur ceux qui sont en instance au Minesec et au Minedub ». Pour finir, le chef de l’Etat demande au Minfopra de mettre en œuvre des mesures qui viendront faciliter et dématérialiser les procédures de traitement des dossiers d’intégration dans la Fonction publique.
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Pour mémoire, cela fait trois semaines que des enseignants du secondaire et du primaire, regroupés au sein d’un mouvement baptisé de OTS (On a trop supporté) ont entamé une grève pour réclamer la revalorisation de leurs conditions salariales et de travail.