Grand dialogue national : Manaouda Malachi donne le ton de la reconstruction
Reconnues avec la région de l'Extrême-Nord, zones économiquement sinistrées, les régions du Sud-ouest et du Nord-ouest bénéficient également des Fonds des Nations Unies pour la consolidation et le soutien des initiatives de paix, d'un montant de 10 milliards de FCFA.
Au centre des priorités de relance économique et infrastructurelle, la CDC, Pamol, les chantiers routiers ou encore l’hôpital de district de Kumba dont le coût de réhabilitation s’élève à 650 millions de FCFA. La Commission «Reconstruction et développement des régions touchées par le conflit» du Grand dialogue national a opportunément recommandé: «la reprise immédiate des projets qui ont été suspendus au cours de ces trois dernières années en raison de la crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, la réhabilitation des installations et des infrastructures publiques détruites ou rendues obsolètes du fait de leur inutilisation en raison de la crise…, la reconstruction des infrastructures économiques prioritaires, etc.»
De bonnes nouvelles en perspective pour les régions anglophones du Sud-ouest et du Nord-ouest, frappées par une instabilité sécuritaire. Ce, après la décision du 2 septembre 2019 du gouvernement camerounais déclarant ces deux territoires nationaux « zones économiquement sinistrées», suivi du déblocage le 5 septembre 2019 de 10 milliards de FCFA par l’Organisation des Nations Unies (ONU) au profit du Cameroun dans le cadre du «Fonds des Nations Unies pour la consolidation et le soutien des initiatives de paix».
Dans ce sillage de relance, le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie vient d’annoncer la signature du «marché public de reconstruction de l’hôpital de district de Kumba» dans la région du Sud-ouest. Plus précieusement, le bloc de bâtiment détruit par des éléments sécessionnistes lors d’une attaque armée. Coût du projet, 650 millions de FCFA, d’après un message électronique du ministre, Manaouda Malachie. L’hôpital de district de Kumba avait en effet fait l’objet d’un raid d’hommes armés séparatistes. Ces derniers s’étaient introduits dans la nuit du 10 au 11 février 2019, dans cette structure hospitalière du département de la Meme, à grands tirs de coups de feu. Après avoir chassé les malades, les assaillants vont détruire et incendier un bloc entier de cet hôpital. Ces importants dégâts matériels s’ajoutent à un bilan macabre de 4 personnes tuées lors de cette attaque.
La CDC comme l’hôpital de district de Kumba a subi une destruction de ses installations dans la région du Sud-ouest. D’après les responsables de ce groupe agro-alimentaire, le plus important du Cameroun, la réhabilitation de la CDC nécessite une injection financière de 29 milliards de FCFA du gouvernement camerounais: 7 milliards sont nécessaires dans le secteur de l’hévéa, 14 milliards pour les bananeraies, 7 milliards pour les palmeraies, et 3 milliards pour le paiement des arriérés de salaires évalués à 14 mois. Outre la CDC et l’hôpital de district de Kumba, sont également concernés, l’entreprise Pamol, les axes routiers Babadjou-Bamenda, Loum-Tombel-Kumba, Mundemba-Akwa, ou l’axe Ekondo Titi-Kumba qui était au centre d’une audience entre Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre des Travaux publics et l’ambassadeur de Tunisie au Cameroun, Jalel Snoussi.