Gestion portuaire : le Port de Limbe enclenche son processus d’autonomisation

Deux ans après le décret présidentiel portant réorganisation du Port autonome de Limbé (PAL), le directeur général du PAD, Cyrus Ngo’o, met en place une administration transitoire avec à sa tête un directeur délégué. « L’administration transitoire du PAL marque la scission avec celui de Douala qui va néanmoins continuer à lui apporter son soutien », fait savoir la cellule de communication du PAD.

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En effet, le 1er mars 2022, le directeur général adjoint du PAD, Charles Michaux Moukoko Njoh, installait dans ses nouvelles fonctions de directeur délégué de l’administration transitoire du PAL Thomas Ndive Mulongo. Lui qui était jusqu’à là, conseiller technique N°3 au Port de Douala et ancien directeur financier à la Régie du terminal à conteneurs (RTC), aura donc la lourde mission d’administrer au quotidien les opérations portuaires de Limbé. Selon des informations obtenues auprès de la société dirigée par Cyrus Ngo’o « le Port de Douala va procéder à la rétrocession des actifs financiers et matériels du PAL ».

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A la lumière du décret présidentiel de 2020 portant réorganisation du jeune port, « le PAL est une société à capital public ayant l’Etat comme unique actionnaire ». Le texte du chef de l’Etat ouvre cependant l’actionnariat du port de Limbé à d’autres entités publiques ou privées.

De par le décret qui le réorganise, le PAL est chargé « de la gestion du domaine public portuaire, de l’aménagement et du développement du domaine public, de la promotion et de marketing du domaine portuaire ». A propos de la gestion du domaine public portuaire, le PAL assure des missions de coordination générale des activités portuaires, de gestion, d’entretien de la maintenance, de rénovation, du renouvellement des infrastructures et des équipements portuaires.

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En ce qui concerne, l’aménagement et le développement du domaine public. Il s’agit pour le port de Limbé de créer et d’aménager des zones logistiques portuaires, de la construction et de l’équipement des infrastructures portuaires. Pour le volet de la promotion et du marketing du domaine portuaire, il est envisagé pour le PAL de prendre des participations dans des sociétés nationales ou étrangères.

Le Port en eau profonde de Limbé, après celui de Kribi, est présenté comme un grand projet de seconde génération. Il sera spécialisé dans le transport des produits lourds tels que les hydrocarbures, le ciment, les conteneurs et autres produits agricoles.

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En plus du désengorgement du Port de Douala (à court terme), selon le gouvernement, cet autre complexe industrialo-portuaire pourra (à moyen et long terme) créer quelque 20 000 emplois directs ou indirects. D’après le ministre des Transports, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, le projet de construction du Port en eau profonde de Limbe est évalué à environ 400 milliards de FCFA.

« L’élaboration d’un manuel de procédures de toutes nos opérations est urgente »

Thomas Ndive Mulongo directeur délégué de l’administration transitoire du PAL

Comment se présente vos nouvelles missions à la tête du PAL ?

Les missions de l’administration transitoire sont principalement celles de contrôler les mouvements des personnes et des marchandises dans le PAL. Il nous est également dévolu la gestion du trafic maritime, la facturation, la gestion des prestations portuaires relatives aux navires et le recouvrement des créances. Nos supérieurs hiérarchiques attendent aussi de nous que nous nous investissions dans le respect des lois et règlementations en matière de sécurité et de surveillance, la production des statistiques des activités portuaires, l’exécution des activités relatives aux travaux maritimes et à la logistique. La conception du suivi des opérations relatives à l’aménagement et la maintenance des infrastructures portuaire et des bâtiments du Port autonome de Limbé. La gestion financier et comptable, l’implémentation des démarches qualités et les recherches de performances. En ce qui concerne la période transitoire, ça dépend de la mise en place des organes d’exécution du PAL, la transition doit suivre jusqu’à la mise en place de l’organe d’exécution du Port Autonome de Limbé.

Quels seront les dossiers urgents auxquels vous comptez vous attaquer ?

Parmi les dossiers urgents sur la table, il sera question de produire le manuel de procédure de toutes les opérations du PAL et de faire valider une requête du tarif du Port. Puis, la mise en place d’une procédure intégrant toute la gestion du Port, c’est-à-dire le « Port Management information System » qui est complet dès la facturation  jusqu’à la comptabilité et l’interconnexion de tous les sites du Port de Limbé, parce qu’il s’agit des opérations qui se font à partir de Tiko jusqu’à Tiko Bota, Idenau. Il faut interconnecter tous ses sites pour avoir une meilleure visibilité et la transparence des opérations portuaires.

Comment se déroule la transition avec le PAL surtout en matière d’actifs ?

La transition se déroule bien, parce qu’il s’agit du transfert des actifs du PAL, jadis gérés par le PAD, à une entité autonome. Ce transfert d’actifs est assuré actuellement par des structures concernées afin que Limbé gère la transition jusqu’à la mise en place de son organe exécutif.

Quelle sera la spécificité de cet espace portuaire ainsi que les projections en termes de performance?

Le PAL vient compléter la stratégie de l’Etat du Cameroun qui a défini un schéma directeur des ports, qui commence à Campo et finit à Bakassi. C’est dans ce sens que le port de Limbé va travailler en étroite collaboration avec les autres ports.