Gestion des corridors : un titre unique pour réduire le temps de transit vers Bangui et Ndjamena
De ce fait, une commission mixte Camrail-Direction Générale des Douanes a été mise sur pied par le ministre des Finances. La réussite de cette mesure, permettra à l’Etat de sécuriser d’importantes ressources, en éliminant par la même occasion la concurrence déloyale sur les corridors Douala- Bangui et Douala-Ndjamena.
Les professionnels de la chaine logistique semblent unanimes, la réglementation douanière en matière de transit des marchandises n’est pas appliquée de manière uniforme. Les lourdeurs administratives découlant de cette situation entraînent non seulement des surcoûts injustifiables pour les opérateurs économiques mais aussi l’écoulement d’importantes quantités de marchandises sur le marché camerounais sans paiement préalables des droits et taxes. Une situation préjudiciable au Trésor public.
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C’est à l’effet d’une meilleure gestion des corridors Douala-Ndjamena, Douala-Bangui, que le ministre des Finances Camerounais Louis Paul Motaze, a pris la décision le 16 septembre 2021, d’instituer un titre unique de transit dématérialisé. Pour se faire, une commission mixte Camrail, le concessionnaire du transport ferroviaire au Cameroun et la Direction Générale des Douanes a été mise sur pied. La mesure gouvernementale sera exécutée à travers une interface d’échanges commune entre les deux acteurs.
Selon le ministère des Finances, la collaboration entre la Douane et Camrail va permettre de réduire les délais de transit des marchandises, grâce à l’acheminement par rail de ceux-ci en trois jours et le post-acheminement par route des marchandises en deux jours. Concrètement, le titre de transit unique dématérialisé permettra à la Cameroon Railways et à la Direction générale Douane de disposer en temps réel des mêmes données fiables, évitant ainsi les paiements doubles et les déclarations multiples.
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La réussite de cette mesure, permettra à l’Etat de sécuriser d’importantes ressources, en éliminant par la même occasion la concurrence déloyale sur le marché camerounais. Les enjeux de cette initiative sont considérables, lorsqu’on sait que les 78 000 camions qui opérèrent sur les deux corridors transportent chaque année pour une valeur de marchandises d’environ 340 milliards de FCFA à destination du Tchad et 55 milliards de FCFA de marchandises à destination de la République centrafricaine.
Par ailleurs, le fret terrestre sur les corridors Douala-Bangui, Douala- Ndjamena, connaît une réelle perte de vitesse. Le secteur est doublement frappé de plein fouet par la crise sécuritaire en République centrafricaine et par le Covid-19. Faute de nouvelles commandes du fait de la pandémie, l’activité de fret terrestre de marchandises subit une chute de plus de 40%, correspondant à près de 83 000 tonnes de fret. Alors que la situation revenait progressivement à la normale, la crise centrafricaine s’est ajoutée à cette paralysée économique vécue par les transporteurs de ce corridor. Après le blocus d’un millier de camions à Garoua-Boulai, l’une des villes de la région de l’Est, frontalière à la République centrafricaine, c’est officiellement le 5 mars 2021 que le Gouverneur de la région de l’Est a procédé à la réouverture de la frontière entre le Cameroun et la République centrafricaine.
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