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Frais de visas appliqués aux travailleurs étrangers : le gouvernement camerounais révise sa démarche pour mobiliser les recettes

Après un échec sur cette mesure instituée dans la loi de finance 2023, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle(Minefop) s'est finalement rendu compte de la nécessité d 'instaurer un fichier qui puisse fournir toutes les données sur la situation des étrangers en activité au Cameroun.

Dans la loi de finance 2023, le gouvernement camerounais a institué dans la cadre de la mobilisation des recettes non fiscales, un prélèvement au titre des frais de visa de travail apposé sur les contrats des travailleurs de nationalité étrangère.  « Le prélèvement susvisé est fixé à l’équivalent de deux mois de salaire et traitement brut pour les travailleurs non africains ; d’équivalent d’un mois de salaire et de traitement brut pour tout travailleur africain, avec abattement de 50% », précise le texte. La mission assignée au ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle(Minefop) était de mobiliser des recettes de l’ordre de 14 milliards de Fcfa à la fin de l’exercice précédent. Sauf que, rendu au mois de novembre 2023, Issa Tchiroma Bakary, le chef de ce département ministériel, déplorait que seuls 4 milliards de Fcfa (28%) avaient déjà été recouvrés. Autant dire que les objectifs escomptés n’ont pas été atteints à 100%.

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Nouvelle stratégie

La nouvelle stratégie du gouvernement dévoilée le 11 janvier 2024 à Yaoundé, est une preuve que les pouvoirs publics peinent encore à capter des ressources qu’ils attendent de ces travailleurs étrangers dont la plupart évolue dans la clandestinité. « Il faut mettre en place un fichier qui renseigne sur l’ensemble des étrangers qui résident dans notre pays. Jusqu’à présent, nous n’en avions pas; c’est une anomalie. C’est pour ça donc que le gouvernement a pris la décision de mettre en place cette structure-là, un cocontractant, un expert qui pendant trois ans, doit nous dire le nombre des étrangers, dire quelle est leurs origines, leur capital savoir leurs salaires », a indiqué Issa Tchiroma Bakary à la télévision nationale sans dévoiler l’expert en question.

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S’il l’on peut d’ores et déjà se réjouir de la mise sur pied de cette plateforme, il reste tout de même qu’elle soit fonctionnelle et produise effectivement les résultats escomptés. L’on se souvient que tout au long de l’année écoulée, le Minefop a formulé plusieurs ultimatums aux entreprises employant la main-d’œuvre étrangère irrégulière, de régulariser son personnel. Les avertissements étaient même sanctionnés par des menaces d’expulsion sur les sites de travail à partir de juin mais sans jamais les appliquer sur le terrain.

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D’après nos sources, le Minefop table plutôt sur une collecte de 20 milliards de Fcfa au cours de l’année 2024. Le membre du gouvernement, qui se plaignait en juillet 2023 du manque de moyens logistiques, rassure que toutes les dispositions ont été prises. « Le ministre des Finances a mis à ma disposition suffisamment de moyens. J’ai acquis plus de 10 véhicules, tous les équipements nécessaires », indique Issa Tchiroma.

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Pour rappel, en novembre dernier, le patronat Cameroun a plaidé pour la révision de cette mesure, relevant l’existence d’importantes difficultés d’application de cette disposition, qui sont de nature à « dévoyer l’objet visé et avoir un effet répulsif sur les investisseurs ». Il a également souligné, pour le déplorer, que ces difficultés d’application auraient pu être levées en amont s’il y avait eu une concertation avec les entreprises préalablement à l’adoption de cette disposition.

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Toutefois, pour le gouvernement, le prélèvement au titre des frais de visa de travail des étrangers demeure indéniable dans la mesure où les pouvoirs publics misent sur ces recettes pour renforcer la formation professionnelle avec, en prime, la transformation de 288 SAR-SM (section artisanale rurale et section ménagère) en centres de formation aux métiers ultramodernes.

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