Formation professionnelle : le Gicam demande des comptes au Minefop
Impliqué dans le projet de construction des Centres de formation professionnelle sectoriels financés à hauteur de près de 10 milliards de FCFA par l'Agence française de développement (AFD), le groupement patronal dénonce le faible taux d'avancement des chantiers. Lancé en 2012, et prévu pour s'achever en 2019, il vient d'être prorogé de 3 ans alors qu'il affiche un taux d'avancement de 17%.
«Ce projet essentiel et stratégique pour apporter une solution à l’épineux problème de l’emploi professionnel est plombé du fait du fiasco qu’ont été les interventions de l’administration de tutelle, en l’occurrence le Minefop. Censé prendre fin en 2019, ce projet n’a pas connu de début de commencement alors même que les financements y afférent sont disponibles depuis 6 ans. En réalité, la date d’utilisation des fonds arrêtée dans la convention d’affectation va arriver à son terme avant la construction des centres. On se pose la question de savoir ce qu’il adviendra des centres si l’AFD s’en tient aux termes de la convention. A travers un important engagement financier, on peut imaginer que le Gicam misait sur une évolution normale du projet sur une durée de 2 à 3 ans du moment où les financements sont disponibles». Des propos de grande déception de Célestin Tawamba, le Président du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam).
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Le projet gouvernemental de construction des Centres de formation professionnelle sectoriels (Cfps) connaît échec: «un fiasco», d’après Célestin Tawamba. Mis en route depuis 2012 par la signature entre le Gicam et le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle (Minefop), ce projet connaît un taux d’exécution insignifiant. Sensé prendre fin en 2019, la construction des Cfps a également bénéficié de la signature d’une convention de financement entre l’Etat du Cameroun et l’Agence française de développement (AFD), d’un montant de 15.000.000 d’euros, soit près de 10 milliards de FCFA. Des fonds disponibles depuis 2015, selon Célestin Tawamba. Le Gicam ayant participé à hauteur de 42 millions de FCFA. Le projet C2D Cfps a heureusement été prorogé de 3 ans par l’AFD. In extremis. Les centres de formation professionnelle sectoriels ont été créés, comme les centres de formation de métiers (CFM), les centres de formation professionnelle d’excellence (Cfpe), pour arrimer le système de formation professionnelle aux besoins en compétences de l’économie nationale: «Il s’agit d’un défi que nous devons relever ensemble. Qui mieux que vous, chefs d’entreprises, capitaines d’industries, créateurs et producteurs de richesses, pour accompagner l’Etat du Cameroun», a indiqué Issa Tchiroma Bakary.
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Malgré l’optimisme relatif dégagé par le représentant du gouvernement, le Gicam relève d’importants problèmes et dysfonctionnements. Le groupe patronal juge «incompréhensible», le taux d’exécution de 17% du projet C2D Cfps, 8 ans après. Pareillement, le Gicam dénonce l’énorme retard pris sur la cérémonie de pose de la première pierre. Cérémonie « chaque fois envisagée et toujours remise à plutard», explique Célestin Tawamba. Pis encore, certains marchés du projet ont été attribués en mode gré à gré, puis suspendus en 2019.
Malgré ce tableau sombre, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle a égrené quelques réussites de son département ministériel dans le cadre de l’emploi et de la formation professionnelle : il s’agit de la construction et l’équipement de l’Institut national de formation des formateurs et de développement des programmes de Yaoundé «dont l’ambition est de positionner comme le technopôle de référence en matière de formation des formateurs et de développement des programmes au niveau national, sous régional et régional», clarifie le Minefop.
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